SOLSTICE EN CONTRE-JOUR
Une année en apnée,
Sous l’eau tout est plus clair
Lu entre les signes vagues
Entre deux rais de soleil pâle
Sans tuba ni palmes
Tu coules très en-dessous de la moyenne
L’immense masse silencieuse au-dessus
De tes bras tendus vers des bulles
De savoir éclaté
Sous l’eau tout est clair
Tu entre deux bancs de miettes
Sombres
Eparpillés
Dans une nuit semblable au jour
Silencieux
Des enfants marchent.
Leur visage noirci de maquillage
Une pluie sur les joues et dans les rangs sages des cils.
La lune bienveillante grimace des sourires
Qu’ils préfèrent ne plus voir
Comme ils préfèrent déchirer puis jeter dans les rigoles
Leurs plus vifs désirs
Et leurs rêves les plus beaux.
Assise, un peu seule sur les branches d’un hêtre
Un bras autour du tronc, l’autre réservé aux hiboux
Je regarde passer cet étrange convoi
Composé des âmes jadis joyeuses de l’enfance
Orphelines ignorées de ceux qui ont grandi trop vite
Sans croire, sans voir
Adultes de carton sombres
Rois de l’ankylose
Allergiques à l’espoir.
Graine de neige cherche nuage accueillant
Ou lune disposée à l’héberger
Afin de ne pas fondre avant d’avoir germer
Quand les pensées jaunes mauves et bleues
Envahissent les bristols découpés en cristaux
Entre deux eaux poissons et flots poussent la vague
Les buissons se retiennent de fleurir
Quelque rose égarée ne sait plus qui chanter
De l’été frais ou de l’hiver trop doux
Une main sur le livre d’hier refermé
L’autre tâtonne cherchant le grain d’un grand cahier
Puisant au puits du vent l’avenir de nos voix
Noël est un miracle on y voit les sapins
Quitter de leur plein gré l’assise des montagnes
– « De leur plein gré ? » s’étonne une scie électrique –
Et dans la plaine où les accueillent des enfants
Connaître quelques jours de joie sous les paillettes
On les entoure on place à leur pied des cadeaux
Comme on offrait aux dieux muets des sacrifices
Les branches sont garnies d’étoiles en papier
Qui survolent l’étable où la crèche gazouille
– « Le bébé est dodu » constatent les sapins
Des chants couvrent le bruit de la scie incrédule –
Dans le rôle de l’Eau : Phoenixs
Dans celui de l’Âme d’Enfant : Élisa
4Z2A84 assure le rôle de la Montagne
Je n’ai pas osé assurer le rôle de la lune, je suis donc la Vague.
Je garde de toutes ces guirlandes les » allergiques à l’espoir » dont je me sens proche malgré les remèdes proposés par les vagues du monde dans lequel nous agitons.
Et aussi les âmes des enfants révolus.
Une suite de poèmes sérieux en ces jours de fête où le vin de Champagne accompagne peut-être les huîtres. Sérieux mais si riches en inventions que même plusieurs lectures ne parviendront pas à rogner leurs ailes.
L’eau, l’âme, la montagne et la vague qui reflète le beau visage de la lune. Noël est passé mais les étoiles scintillent encore !
étonnant, superbe, mystérieux,remarquable….un bouquet de mots, de nuances….rien que des poèmes enguirlandés de beautés vives *enrêvées *de sucreries délicieusement enivrantes…un Noël dans mes paysages de gamin de l’ailleurs
toni