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Quelques uns de très drôles,
On écoute d’un œil las les boulettes lancées
Confetti pastilles roses
De bouches à égouttoir
On surprend à l’aurore des mots
Les brouillards embrouillés de chacun
Pris au sort des consonnes
Hisser voyelle voyeuse
On voit que rien ne se paire
De manches à air décomprimé
Et
Les paroles s’envolent
Et
Le cri de les perdre s’enroue…
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La pluie sous ses trombes découpe des portes.
Les unes ouvrent sur un monde de senteurs à foison, d’automne dans les arbres. Elles offrent, sur leur pas, une complicité avec l’eau qui, familière de Méduse, évite sans effort l’obstacle des cheveux, se faufile jusqu’à la peau des crânes dont elle caresse la blancheur.
Les autres ouvrent brutalement sur les hauteurs d’une voie en impasse et à sens unique.
Celles-là n’éprouvent ni pitié ni regrets. Elles métamorphosent la douceur liquide en monstre sanguinaire qu’il convient d’éviter.
Le jour, quand il se lève, s’émerveille ou s’épouvante des visages de cette pluie que jamais il ne cesse d’aimer.
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Le monde se réveille
La mer s’émerveille
D’être la mer et de porter
Nos voiliers au loin
Le soleil sort de la carafe
Et explose après le bouchon
Sous notre crâne nos yeux
Retrouvent leur place
Ils s’y installent ils s’y plaisent
Et de là regardent le vent
Faire des pirouettes avant d’obéir
A sa mauvaise humeur il se heurte au mur
Comme la fougue à la falaise l’illusion au toit
La boussole ment
Nous perdons le nord avec nos ailes.
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Dans le dédale des rues, d’une ville sans doute
Les pavés, cette nuit, ont choisi
De ne plus se faire l’écho des pas ni des galops
Seulement celui du vent
Du vent qui voudrait tant s’engouffrer dans une cheminée
Se poser dans un âtre et s’endormir à la lueur des flammes
Mais les toits le chassent, gardiens du sommeil
Tranquille ou agité de tous les livres
Evoquant les trains, les océans, les ponts enjambant les heures
Et les secondes stoppées dans leur course autour des murs
Quand un souffle les retient au cœur d’un songe
Ou d’un espoir de vie que la pluie au matin aura lavés
Dilués, effacés
Laissant au dormeur le sentiment d’avoir frôlé l’improbable.
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Un « improbable » poétiquement décrit par Eclaircie, Phoenixs, 4Z et moi-même.
Merci à Eclaircie pour le titre.
J’aime beaucoup ces voix qui fusent du premier au dernier mot.
Derrière chaque porte se trouverait l’Improbable. Pour chaque porte une clé particulière. Pour chaque songe la même clé : celle de la Poésie.
Dans les villes la pluie découpe ses portes et le soleil invaincu finit par lui sécher la tête.L’ improbable serait que la mauvaise humeur épouse la joie de vivre et finisse par se perdre dans les gosiers enfin nettoyés.
Vive les ZEPHE hebdomadaires !
Lorsque les cris s’enrouent, le nord se retrouve entre deux portes, deux portes de trombes d’eau ou de vent, d’ou les paroles ne sont plus de mots, mais de voiliers, de carafes, de reflets de flammes sur des visages aimés.
» d’où les paroles ne sont plus de mots, mais de voiliers, de carafes, de reflets de flammes sur des visages aimés. »
Si Eclaircie l’autorise je garderai ces mots pour le prochain ZEPHE
que j aime vous lire
un bel enchantement par ici
comme toujours
mille merci
mes yeux sont contents
coucou Josy, tu es le témoin fidèle de notre plaisir d’écrire à plusieurs, merci !
Phoenixs, je vous les offre très volontiers.
Merci, bonne semaine à vous du virtuel et néanmoins vivant !