C’est une journée sans manche comme il en arrive parfois
Le lapin du salon imagine de l’herbe sous le bois
Dans le hall un vélo attend
C’est un grand vélo blanc
Tout autour un étrange silence s’installe pour la sieste
On espère le soleil
On s’invente une boussole glissant du nord au sud
Juste pour ce moment divin des volets mi-clos
Et des étreintes volées aux autres heures ou même aux autres jours
C’est un vendredi posé sur le fil d’un joli collier de mots
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Tes yeux n’étaient pas qu’à toi
Ils m’appartenaient un peu
Je trouverais discourtois
De n’en rendre qu’un sur deux
Je n’ai changé leur couleur
Qu’en fonction du temps qu’il fait
J’y mettais une lueur
Qui produisait son effet
Je les portais en sautoir
Sur ma poitrine velue
Ils me contaient ton histoire
Et cette histoire me plut
Tout ce que tu leur fis voir
Je le voyais à mon tour
Poussant des portes d’ivoire
Montant au sommet des tours
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Chambre 111,
Vue sur la mer l’esprit dort
Pas la mémoire qui tâte le temps
A l’envers pour ces endroits perdus
A retrouver.
Il n’en restera qu’un léger parfum
Un pincement
Quelque chose de vague
A l’horizon passent des voiles
Des silhouettes à la manœuvre
De longs voyages en perspective
Dans le tout petit bocal posé sur la commode
Que nous efforçons de remplir d’infini…
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Vite préparez-vous
Elle arrive !
La Lune est de sortie trempée par l’orage
Que d’un souffle elle a chassé
Elle croît
Tandis que croassent les grenouilles
Rendues aphones par le jour
Fondues dans le bitume
Et les roulements de tous ces bandages
Couvrant les plaies sans drainer le pus
J’ai ôté mon chapeau de soleil
Filé à l’angle de la bâtisse
Et j’ai bu à la Lune
A bord se trouvaient un 4Z, une Elisa, une Eclaircie, et bibi. Sur la dunette Heliomel surveillait l’horizon 😉
Bonne lecture à vous..
Nous voilà arrivés à bon port, entre le rêve des lapins à la lune fascinés par les yeux de la nuit que nous Nous efforçons d’éclairer chaque semaine dans cet espace discret mais fertile…
Journée infinie, la boussole ne révélera pas le parfum des endroits perdus. Du haut des tours quatre silhouettes se content des histoires de lapins à vélos aperçus sur la Lune.
Un beau titre, Phoenixs !
Beau titre en effet !
Une journée comme je les aime.
Les boussoles ne savent qu’indiquer le Nord :
c’est fâcheux pour le lapin du salon
car il a décidé d’explorer des endroits perdus…à retrouver…
sans quitter son bocal,
son bocal où des grenouilles aphones se disputent un œil.
Trinquons à la santé de la lune !
Ce lapin qui profite de mon absence pour rendre les grenouilles muettes, c’est malin, plus de boussole et je fais comment pour rentrer chez moi?
Méfions-nous des lapins qui ont les yeux rouges comme les carottes qu’ils mangent…