DU COLIBRI AU COUCOU
PPV du 4 avril 2014
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DU COLIBRI AU COUCOU EN PASSANT PAR LE TOURNESOL
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Un colibri amoureux tournait autour des antennes d’une langouste à moins qu’il ne s’agisse d’une mangouste langoureuse car le collyre du colibri était de peu d’efficacité. Tout jeune, il avait lu nombre de récits où l’on parlait de mers chaudes, à moins qu’il ne s’agisse de merles chauves. Il rêvait de voir des poissons volants et la mer des Sargasses, de les imiter, d’être le premier colibri plongeur, de dépasser les cormorans. Son rêve peu à peu s’éteignit et au lieu de voler en plongé, ce qui n’était pas le plus aisé, il se contenta de faire du sur place car le nectar est dans les fleurs et les fleurs des forêts chaudes, elles, ne rêvent pas de n’importe quels volatiles.
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L’orée du jour est fluctuante selon que l’on ait
Les yeux ouverts, entrouverts ou fermés,
Selon que le temps soit prêt à révéler ses contours
Ou que les heures doivent rassembler leurs secondes
Et les accrocher à quelque cadran peut-être lunaire
Parfois la nuit se veut plus longue
Pour permettre au tilleul de lisser sa parure avant de paraître.
Les rivières scintillent sous la lune comme au soleil,
Seuls les éclats de lumière jouent leur gamme.
Et le vent adapte sa musique aux branches encore noires
Ou déjà décorées de perles bourgeonnantes des feuilles à naître.
Tous les sentiers tissent leurs toiles pour offrir
De longues pages blanches à qui voudrait laisser une empreinte
L’orée de la nuit, toujours patiente, abandonne aux paupières
Le soin de dissiper, de fondre les frontières de tous les réels.
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Un passant s’arrête étonné de se reconnaître dans un autre passant né à l’instant
Et qui lui ressemble comme à ma fenêtre un avion
Transporter sa mémoire avec soi sur toutes les routes et par tous les temps
Exige trop d’efforts il faut se résoudre à former une caravane
De porteurs dociles dodelinant de la tête au rythme du pas des chameaux
On creuse déjà dans le sable des piscines et des baignoires à deux places pour les couples
Les cailloux sont garantis sans pépins le langage des charretiers sans gros mots
On gravit la montagne d’os en ahanant
Au sommet apparaît entouré par un public que rien ne trouble
L’incomparable tournesol
Le soleil des pauvres
Adulé trop adulé trop porté aux nues
Comme la première fleur sortie du sol
Encouragée par une accoucheuse.
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Politesse de méduses,
Nous longeons la mer
Tentacules serrés
Larges corolles sur nos sourires
Médusés
Et voilà que nous croisons l’autre
Molle lointaine
Salut du bulbe
Signe évasif
Ainsi vont nos traversées
Urticantes
Glacés déplacements
Entre
Semblables et indifférentes voyageuses
Des abysses aux abysses…
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D’abord il y avait les affiches, comme de grands yeux aux paupières closes, couvertes d’un mascara d’encre noire. Premières questions à ciel ouvert. J’entends par là une boîte crânienne proprement découpée pour les promenades printanières.
Ensuite, on pourrait dire aussi sans trahir quoi que ce soit de la vérité « plus loin », une clarinette répétait, inlassable, la même phrase sur tous les tons, dans la même langue : le coucou…Tant de choses à voir depuis ont fait le ménage et jeté les autres mots.
Le coucou…Le coucou… . D’abord tentée par l’envie de lui tordre le cou, j’ai été bercée par deux grandes mains qui poussaient la balançoire de notre monde.
Des champs jaunes surgis du sol à l’instant conversaient avec un couvercle nuageux gris et formaient un vaste rideau de lumière. Un cercle ou plutôt une spirale dansait à quelques mètres devant moi.
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Eclaircie
Elisa
Héliomel
Phoenixs
et moi-même
assumons.
Je zèphe
tu zèphes
il zèphe
nous zéphons
vous zéphez
ils zèphent.
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Les zéphistes en pleine forme.
Ah ! Ah ! Le printemps laisse son empreinte. Saison de toutes les outrances, du débordement de sons, de couleurs, de liesse comme de tristesse.
Et lorsque Zephe compte toutes ses lettres, applaudissons des 10 mains !
Zephe est-il parvenu là nuitamment pour ne pas effrayer coucous et colibris, méduses et nouveau-né ?
Je piaffe d’impatience de voir arriver le jour et d’entendre ce monde à l’orée de la saison.
que je zephasse
que tu zephasses
que nous effacions
ça serait dommage
le coucou fait coucou
le tournesol ne sait plus oú donner de la tête.
Ouf ! Un air de folie salutaire.
A l’abri du colibri qui vole les ailes du tournesol ? Les politesses de méduses dès l’orée du jour n’empêchent pas les passants de se croiser, de se reconnaître…
Voilà que sous le « soleil des pauvres » passe une caravane de semblables oiseaux sans lumière; dans les boites crâniennes volent aussi des avions gélatine, les yeux masqués, des charretiers trop polis pour suer…
ZEPHE assemble les puzzles de chacun pour brouiller les pistes de la trop grande débandade contemporaine qui ne s’inspire plus de rien et prétend tout éclairer.
Une note au passage, j’ai entrevu la « page d’Elisa » et je suis bien aise qu’elle ait été publiée, Elisa, sans avoir recours au compte d’auteur.
Bravo ! 😉
Merci Phoenixs.
Et merci à Eclaircie.
A vendredi.