Ou le plancher de brou de noix
disant cris assourdis
sous le gel, sous les mots.
Et les pieds le caressent.
Et jurons et crachats
font notre bonheurNous décrochons les mâchoires
des fauves, des déments, des reptiles.
Et nous amassons les échos.
Nous rôdons à la fumée..
Sans cesse tâtonnant, saisissant
à bras-le-corps les astres.
Jacques Izoard, Tout mot tu, tout est dit, suivi de Traquenards, corps perdus, Le Taillis pré, 2004, p. 49
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Dans la tête, mille petites têtes
ont des regards partout,
font l’obscurité, la clarté.
Nous pénétrons dans chacune d’elles.
Se morcèlent nos cerveaux.
Nous atteignons le bleu.Dans le caillou, le poing gelé.
Mais un cœur bat quand même
qui ne fait que répéter
soubresauts et coups sourds.
D’autres poings dans le poing
sont des pierres à la volée.
Jacques Izoard, Thorax, Phi éd. 2008, p. 31.
(poèmes relevés sur le site Poezibao, dans « anthologie permanente »)
Jacques Delmotte dit Jacques Izoard, né le 29 mai 1936 à Liège dans le quartier populaire de Sainte-Marguerite et est décédé le 19 juillet 2008, était un poète et essayiste belge. Ce fervent animateur de la poésie en Wallonie, surtout à Liège, est lui-même considéré comme un important poète de langue française d’aujourd’hui, à la renommée internationale. (wikipédia)
Poète dont je ne connais que ce que j’ai pu trouver sur le net, mais dont j’ai aimé tous les poèmes ainsi croisés.
J’aime beaucoup ceux que tu nous offres ! Merci !
Je ne connaissais pas ce poète. Un peu trop perplexe à sa lecture pour signaler si j’aime ou non. Sans doute faut-il le fréquenter davantage.
Il faudrait sûrement en lire davantage pour se forger une opinion, mais c’est intéressant.
Merci de divulguer ces écrits, je ne connais(sais) pas ce monsieur…
J’aime assez. Vais fouiller.
;-3)