J’aime cette rue mais je l’évite
Ses yeux me font peur – ses cheveux roux
S’enroulent autour des réverbères
Qu’ils protègent de l’ombre
Ici la nuit frappe trois coups
Avant d’entrer dans la ville
Je tremble en entendant la première détonation
Sur le toit les tuiles s’agitent
Ou bien se serrent les unes contre les autres
On lit le désarroi dans l’œil des tourterelles
Cependant la rue ne rentre pas sous terre
Elle apparaît comme un nid
Au faîte d’un arbre fier de donner du pain.
Quand tout semble figé sur les pages à venir
Il arrive qu’une toiture blanche se confonde
Avec le plat tranquille d’une mer de novembre
Alors les oiseaux se regroupent et se posent
Sur la plage froide en attendant la marée
Quand la vision s’efface des bâtiments bien réels
C’est pour resurgir sur l’écume de notre esprit
Et donner à ce que l’on sait le charme délicieux
Des vagues sauvages qui regagnent le large
Retraite au chocolat,
La petite fille va descendre de sa balançoire
Rendre ses socquettes au marchand de sable
Saluer les derniers rayons de cils
Quitter le jardin d’enfants interdit aux chiens
Et prendre la route des départs inconnus
Descendue des branches souples
Elle marche du bout des cannes
Vers la sortie en pointillé
Que lui ouvre le temps passé sans éclair
Elle n’est plus sans avoir été
Qu’une silhouette libre parmi les ombres
L’île dérive sa base minée par l’eau
Toujours plus dévorante
Sur l’île les arbres ont désormais
Les pieds dans les remous
Et seuls les plus assoiffés verront la fin du voyage
Ou la dissolution de leur sol
Et l’éparpillement de toutes les feuilles et nervures
Qui n’avaient d’autres sens
Pour eux et les oiseaux que d’offrir des partitions
Repoussant les nuages
Le trop fort soleil et charmant les vents avides
La terre dissoute
La lune impassible se baigne en son nouvel océan
Un nid façonné par
4Z, Élisa, Phoenixs, Éclaircie