J’ai tenté d’attraper les mots avec un filet d’eau de source
Rétifs ils se sont faufilés dans les ourlets des gouttes
Loin d’être sagement rangés
Dans les lignes et les lignes de ces voyages improbables
Ils se sont liquéfiés jusqu’à ne plus rien dire
Pas même le silence reposant et toujours bavard
De doubles sens ou du dernier chant de l’oisillon
À peine éclos mais dont la voix trace le plan de vol
De tous les arbres qui savent si bien lui offrir refuge
Et tandis que ma tête recherche toujours un meilleur cou
Les lettres se sont offert la danse d’un matin pluvieux
****
L’œil me fixe
Ce géant projette un champ de blé sur la mer
L’improbabilité de ma présence au monde
Rassure les ingénieurs
Le regard demeure froid
Peut-on parler d’un regard lorsque toutes les fenêtres
Donnent sur l’intérieur
Là où ahane la forge des rêves
Oui nous sourions quoique privés de lèvres
Les arbres restent seuls
A l’abri comme vous et moi de toute contrainte
La lueur faiblit le nuage perd son temps les maisons
Partent en fumée
****
Anémie et Franz,
Elle voyage dans le sang des notes
Sous les doigts d’un possédé
Cette pâleur de vie qui lutte
Aujourd’hui comme hier la mélancolie
Coule sur les claviers blancs et noirs
Au seuil de mondes descendants
Il nous manque l’âme et la force d’être lumière
Portés par le vent nouveau
Alors, nous voyageons dans le sang des notes
Transfusées depuis toujours par la peine de vivre
****
Les coucous mentent, ils donnent au monde
Si vaste
Cet air enjoué et sincère, que l’on voit d’ordinaire
Sur les visages des petits enfants courant sous les nuages.
Les vieux arbres tordent leur long cou
Ils oscillent avec grâce quand souffle le vent
Peut-être voudraient-ils faire la paix
Avec l’humanité qui creuse pourtant de larges plaies
Sur le bois amical et tendrement offert de leur flanc.
Les roses parfumées et les coucous mentent
Quand ils prétendent qu’ici et là-bas tout ce qui vit
Sera libre et aimé jusqu’à l’ultime seconde.
Sortis de la » forge » on retrouve : l’étain 4Z, le fer de bibi, le zinc d’Eclaircie et l’argent d’Elisa. Le titre est piqué à 4Z vulcain de la semaine 🙂