Des hérons dans l’horloge.
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L’échasse sans échelle,
On va, hérons solitaires
Loin dans les longs marécages étranges
A perdre nos plumes lentement dans les eaux
Saumâtres
Se retourner tord le cou, fouiller les voies lactées
Crèvent les yeux
Longues pattes inutiles, cervelle d’oiseau pâlie
Nous voilà dans la vase
Enlisés et moites
A chercher le sens de la marche
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Il a laissé ses yeux fermés sur l’oreiller
Il est parti les mains ouvertes
Le nez au vent pour humer la moindre odeur
Se demandant si le chemin
Le guiderait comme hier
Le pas plus hésitant mais aussi plus léger
Lui a permis d’entendre le craquement du plus menu gravier
La branchette qui ploie sous la patte de l’oiseau
Et le mot dont le sens dans le noir est magnifié
Ou n’était-ce que le vent se jouant de lui
Mais lui aussi se joue du vent
Il s’est envolé dans l’aube …
Reviendra-t-il avant la nuit ?
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« Dès à présent »
Désuets. Mots d’une malle poussiéreuse.
Le temps est cette ligne bleue qu’héberge l’horizon
Il est la lueur blanche qui veille sous les os
La chair de nos survies, le sang qui coule en nous.
Arrêté
Comme une horloge oubliée dans l’obscur d’un grenier
Il n’est qu’un cœur qui bat, ne cesse de frémir
Le fil qui coud nos vies jusqu’au blanc du linceul
Un ami négligé qui jamais ne nous laisse.
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On se regarde trop longtemps
Vivre dans un miroir
Qui ne reflète pas toujours la vérité
Ni la réalité
Le ciel descend vers nous
En empruntant un escalier
Dont les marches sont sciées
Il nous étouffe
Le café trop sucré trop chaud trop fort
Quitte sa tasse et éclabousse
Notre résolution de mystifier la mort.
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Eclaircie, Elisa, Phoenixs et moi-même sommes les auteurs de ces poèmes plus enivrants que les meilleurs vins. Aussi recommande-t-on de ne pas prendre le volant après leur lecture.
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