PPV du 28 février 2014
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REVES D’INSOMNIAQUES.
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Cerises au noir,
Ils avaient levé l’ancre sans voyage Comme d’autres partent sans bouger Les phares éteints guident les mal voyants A perte de vue La saison migratoire ramène son lot de sébiles Vides aux portes de nos sourires polis Et nous disparaissons dans les rues grises Comme autant de fruits vers Leurs pépins Ils avaient levé l’ancre sans voyage Sous le flot mou de leur dérive Quand viendra donc le printemps des misaines Et des mots de Cocagne ? |
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Dans le miroir un poisson dort encore
Sans s’apercevoir que la vague l’a quitté
Où s’est-elle enfuie ou réfugiée ?
Au ventre de la terre elle a voulu descendre
Pour être enfin bercée, seule mais souriante
Loin des lames, des rouleaux et des turbulences
De ces déferlantes qui sans cesse l’écrasent
Sans un regard pour l’animal
Qui jamais ne s’éveillera
Elle s’est engloutie renonçant à la vie
La glace alors frémit, sa surface troublée
Renvoie l’éclat de pierres aux écailles bleuies.
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Personne ne vint s’asseoir à notre table
Personne ne demanda l’heure au soleil
Personne ne mourut en emportant ses meubles
Personne non plus ne me montra du doigt
En s’écriant Voici le Roi
Celui qui devrait occuper un trône
D’où il dominerait la mer
La mer et tous ses poissons les rouges comme les autres
Voici le roi dont nous ne voulons plus
Car il mange trop d’hommes
Les femmes il les boit des yeux
Il attend que les enfants grandissent
Ainsi ils pèseront davantage lorsqu’il les dévorera
Sans les peler ni même les doucher.
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Ce n’est pas compliqué, on tourne la manivelle
On donne à manger aux pigeons, on attelle les nuages
On regarde d’où vient le vent et on s’envole
On évite les clochers et le Mont Saint-Michel
Quand se profile la forêt de Brocéliande
Les légendes nous tutoient entre arbres et brumes
On descendait trop vite, alors on a jeté la manivelle
Elle s’est brisée en mille morceaux sur la table ronde
Nous descendions toujours, Lancelot du Lac était le plus malin
Devançant Morgane et Viviane, Il attrapa nos anneaux et nos écus
Puis en levant la tête, il nous a fait un signe de sa main gantée
Comme pour nous indiquer le chemin du val sans retour
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Le bruit succède au silence
C’est le fracas de la pluie sur les toitures endormies
C’est le vacarme d’une foule alourdie de vieilles chaînes
C’est le tapage des bouches quand les mots coulent à flot
Et le silence entraîné par tous ces sons
Se laisse emmener vers les derniers possibles
Battu, soulevé, malmené, brisé
Il tombe anonyme dans les vagues furieuses
Se mêle aux couleurs muettes des abysses mystérieux
Enfin quand tout se calme il découvre ébahi le refuge idéal
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Elisa, Phoenixs, Eclaircie, Héliomel et 4Z
sont à l’origine de ces étranges créations…
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