Des photos compromettantes le prouvent
La seringue est bien la mère du canari
Celui qui use ses coudes prétend le contraire
Celui qui nie la présence de la foudre
Intermittente le long de son thermomètre
Se trompe et fuit sur place
Celui dont le nom circule comme un boomerang
Dans l’espace démodé
Ne possède même pas le premier sou
Indispensable aux anachorètes qui envisagent
Sans augmenter la température
De consommer leur ruine
Une paupière qui batifole avec la lune
La marée se terre au fond des golfes clairs
Le sac à main jeté perd sa carte bleue
Venu des profondeurs un requin s’en empare
Le vol des pélicans chauves rase les flots
De leurs plongeons désespérés
Ils ne retirent qu’un peigne en écaille
Poignante ironie de la magie des ombres
Dans la salle aux secrets les miroirs harassés
Entretiennent le mythe du deuil et des images
Au hasard des étals, la brocante sidérale est ouverte
On y voit les armures bosselées de la dernière défaite
Des anges au visage d’hommes oiseaux
Il n’ ya pas d’incendie chez le tailleur
Sa femme a suivi la broderie
Le long des quais elle l’a menée
Des enfants jonglaient avec leurs mères
Des pastèques inquiètes prenaient la fuite
Sur une péniche à bout de souffle
Qui voulait voir Venise
Et pourquoi ne pas mourir
Deux lampadaires s’enlaçaient
Non loin des tuileries
C’est l’endroit adéquat
Pour filer la soie en douce
Les derniers pavés voulaient
Sortir de terre pour faire des barricades
Comme au bon vieux temps
Quand Jeanne n’était qu’une enfant
Mais un tramway avide leur a coupé la route
Il n’y a plus de thé là bas sous les grands chênes
Juste quelques perdrix qui prisent du tabac
Venu des Caraïbes dans un vol de braisières
L’homme n’a pas fini de tourner en rond dans son chaudron
Les yeux de tous les légumes avides des visions vertes
De petits dessous de flamme légère fondante comme sucre
Déposé sur la marée humaine d’un quinze août d’hiver austral
Lorsque l’appétit vous dit bonjour sur la banquise aux coussins bleus
Avant de voleter au pas de l’amble dans une odeur de musc
Les repas sont rendus avec tasse et sous tasse
Pour éviter les asphyxies que les branchies oubliées dans l’escalier
Laissent parfois négligemment tomber sur le tapis d’aiguilles sèches
Le temps se retourne dans un songe aux pieds palmés
Comme si l’huile refusait de figer la photo du dernier né
Sous prétexte que braillant trop fort il gâte la sauce
Nappée dans un silence austère de religieuse de la veille
Le levain aura gonflé seul la voile de nos écrans de fumée
Et dans l’écorce opaque coule le flot de sève
C’est un cycle allongé qui charrie tous les rêves
L’un circule sur un fil de soie recouvert
Assis dans une brouette à guidon retourné
L’autre court sur une balle de glace aux reflets chatoyants
Plus loin deux étoiles se faufilent juste sous la toile épaisse
Du très grand chapiteau qui flotte sur la ville
Et puis enfin le dernier court derrière les autres
Trois poissons dans chaque main
Un coquelicot bleu à la place du cœur
Ont participé :
4Z2A84
Eclaircie
Elisa-R
Heliomel
Tequila