Canapé des hauteurs
Poème à cinq voix
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Des cercles décorent l’herbe
Les prés sont liminaires
Le vent couche les pierres
Comme des amulettes
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Le violon cède à l’oliphant
Caprice d’évents contre les cordes
La croix celtique est enceinte
Stonehenge est étonnée
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Au paradis des orages brûlés
Les ruisseaux font la loi
Les élans du cœur y boivent
Des bonds dans la poitrine
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Il y a tant de cauchemars
Je voudrais des nuits fériées
Où les rêves seraient interdits
Sous peine d’ostracisme
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La lune se voile pour le grand jour
Coquette libertine, elle retire ses bretelles
Les colibris posés sur des chapeaux d’organza
Frétillent à la vue des sirènes
Toute une effervescence s’installe sous le vieux porche
Hannetons et cloportes jouent encore à la belote
Leurs femmes emperruquées les poursuivent
Outrées qu’ils ne soient pas encore dans leur tenue d’officier
La reine des mandragores déambule dans son cabinet noir
Ecrasant de ses doigts quelques braises encore rouges
Elle rage de n’avoir trouvé un hérisson
Pour lui tenir ses gants lors de son explosion
Enfin l’aube se lève les stores vénitiens filent à l’anglaise
Un arbre ou deux s’esquivent , le laissant apparaître
Et comme les enfants je crie un deux trois soleil!
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L’oignon est pris de vertige au quarantième étage
Lui qui ne savait que remonter le temps
Le voilà entrainé dans une descente de petits fours
Pour accompagner le thé des géants herbivores
Ceux que l’on a privés de toboggan
Au prétexte que l’ivresse de la vitesse
Ne parvenait jamais jusqu’à leur crâne
Et que l’engin était boudé des enfants
Les nurses devaient leur servir de monture
De cerceaux ou de trottinette loin des messieurs à chapeaux
Dans le parc au pied du gratte-ciel chatouilleux
Alors que les ascenseurs se lamentent d’être déserts
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La sauce épicée
Danse le tango
Avec huit bouchées de canard à la pékinoise
Sous une pluie de crêpes jambon-fromage
L’amour tourmente la quiche lorraine
Que le hachis parmentier trompe
Avec un nougat glacé
Dont les cent queues de crevettes tropicales cuites
Chantent les mérites
Dans nos campagnes fleuries
Où maints pavés de saumon argentés du Pacifique
Se déplacent à dos de merlu blanc
Excités par des écrasées de pommes de terre à l’huile d’olive
A peine sorties du théâtre.
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Depuis le bouillon d’yeux hagards et séduisants
Jusqu’aux pantoufles d’hiver de nos grands prédateurs
On peut voir le vieux lapin rouge sur les pistes de saison
Sautillant de chausses en trappe un panier sur la tête
Mieux vaut être endormi qu’éveillé pour le suivre
Il arpente les troncs à la façon des chenilles
Ne craint ni les becs ni les lèvres même sulfureuses
Qui s’opposent à son chant d’orfèvre noir des étangs
C’était ainsi hier dans un futur envisagé
Ce sera demain l’heure du loir ou du divin krill
Nageant dans les baignoires de pierre de vos longues soirées
…
Ont participé :
4Z2A84
Eclaircie
Elisa-R
Héliomel
Téquila