Ceindre de mes bras le tronc aux mille veines
Qui cache toute la sagesse du monde.
Toucher l’écorce rugueuse,
Ta peau lézardée contre ma paume lisse,
Ressentir ta force tranquille,
Honorer ta patience, fêter ta grandeur.
Murmure-moi le secret de ton équilibre
Qui va de l’ombre à la lumière.
Raconte-moi ton histoire !
Arbre de vie, l’insoumis,
Tu t’enracines, épouses les quatre saisons
Et ta nature reprend ses droits.
Ta mue est lente et silencieuse,
Si précieuse à ta métamorphose
Pour qu’enfin ta cime altière et libre
Défie l’arrogance des dieux.
Arbre de vie, l’immortel,
Entre la terre et le ciel
***
L’arbre élagué lance autant de rejets
Que sa sève peut en faire naître
Tandis que le tronc nu
Vestige des hivers et du fond des temps
Compte ses racines et ses enfants
Son écorce parfois douce souvent rêche
Ne blesse jamais la main qui l’effleure
Voyageur sans voyage
Ses murmures franchissent tous les cimetières
Au cœur de l’arbre creux ton empreinte et ta présence
Nourrissent l’avenir au-delà de la vie
***
Il prendra racine où ta vie poussera
Au fil des veines qui courent sous l’écorce
Rude
Il sera l’ombre et la lumière
Flaques de vent sous lesquelles tu poseras ton souffle
Court
Longtemps après toi les feuilles dessineront sur les nuages
La nervure du passager
Esquissé
***
Le ciel tourmenté chasse de gros nuages
Tout est vaste sur la plaine
Rien ne limite les espoirs des enfants sages.
Ici on joue, on rêve, on écoute et on voit.
On voit le frémissement des arbres
On entend leur voix chaude qui dit tout
Du présent, du passé, des récits, des légendes.
L’ancien marais est un paradis
Pour ceux qui se couchent, joue contre terre
Pour ceux qui touchent de leur enfance
Le bois tendre des vieillards bienveillants.
***
Arbre de Vie
Ligne de Cœur
Poumon de l’Univers
Tu nous offres le plus bel air
Arbre de Vie
Que serais-je sans toi?
Tu déroules une colonne vertébrale
du Centre de la Terre jusqu’aux Étoiles
Adossée à ton tronc
Tout s’apaise
au chant du bruissement de tes feuilles
Force tranquille, tu avances
Et, dans le silence de Ta Musicalité Intérieure
retrouvée, A notre tour, on développe
Notre propre Arbre de Vie
de Lumière!
Autant de vols d’oiseaux échappés de cet arbre de vie, les mots brindilles sont les nids qui lui donnent de la voix.
Je ne doute pas que 4Z aurait tenté de jouer le renard…
Vous avez été très inspirées et « L’insoumis voyageur immobile » doit se sentir ici très aimé.
4Z se serait sans doute beaucoup amusé s’il avait pu participer à cette belle création. Levons le nez vers la lune pour lui faire signe.
« 4Z2A84 dit :
« Contre un salaire dérisoire
Je travaille sur la lune
En qualité de balayeur
Les feuilles mortes y sont plus nombreuses que partout ailleurs
J’ignore d’où elles viennent
Car ici on ne trouve pas d’arbres
Et l’automne ne signifie rien (…) »
4Z, 23 juin 2013
Vous avez, Élisa ? Nous avons, plutôt, il me semble.
Il n’est plus bel arbre que celui dessiné par les « vols d’oiseaux ». Chaque voix, d’où qu’elle vienne participe à l’édifice, bel édifice, solide, alliant souvenir et regard tourné vers demain.
C’est vrai que ces branches poussées sur cet arbre de vie portent avec elles de jeunes pousses, des croquées au bord, sans oublier leurs » vieilles branches » 😉
Bravo les plumes fertiles !
Nous étions bien dans le vert/vers sans pour autant que ça sente le sapin !
Il y a dans cet écrit une union, des mots communs entortillés comme des racines : veine, ombre, lumière, force…On dit que tant qu’il y a de la sève, l’arbre ne tombe pas. Dans le fond, c’est un peu la même chose pour la poésie…
Phoenix a voulu garder le secret des plumes…Qui a écrit quoi ? J’ai ma petite idée mais…
Voici pour vous un poème de Goethe sur le Ginkgo Biloba…
La feuille de cet arbre, qui, de l’Orient,
Est confiée à mon jardin,
Offre un sens caché
Qui charme l’initié.
Est-ce un être vivant,
Qui s’est scindé en lui-même,
Sont-ils deux qui se choisissent,
Si bien qu’on les prend pour un seul ?
Pour répondre à ces questions,
Je crois avoir la vraie manière :
Ne sens-tu pas, à mes chants,
Que je suis à la fois un et double ?
Kiproko perchée dans son arbre
Le ginkgo biloba….C’est si joli avec ses feuilles d’or mais ça sent mauvais…selon l’ arbre s’il est mâle ou femelle, c’est madame qui porte les fruits : des boules puantes qui tombent à l’automne…
Bon, revenons à la poésie végétale…Texte d’un sage indochinois
Homme !
Je suis la chaleur de ton foyer par les froides nuits d’hiver,
L’ombrage ami lorsque brûle le soleil d’été.
Je suis la charpente de ta maison, la planche de ta table.
Je suis le lit dans lequel tu dors et le bois dont tu fis tes navires.
Je suis le manche de ta houe et la porte de ton enclos.
Je suis le bois de ton berceau et aussi de ton cercueil.
Ecoute ma prière veux-tu ?
Laisse-moi vivre pour tempérer les climats et favoriser l’éclosion des fleurs.
Laisse-moi vivre pour arrêter les typhons et empêcher les vents de sable.
Laisse-moi vivre pour calmer les vents, pousser les nuages
et apporter la pluie qui véhicule la vie du monde.
Laisse-moi vivre pour empêcher les catastrophiques inondations qui tuent.
Je suis la source des ruisseaux. Je suis la vraie richesse de l’état.
Je contribue à la prospérité du plus petit village.
J’embellis ton pays par la verdure de mon manteau.
Homme, écoute ma prière
Ne me détruis pas !
Kiproko sous l’arbre à palabres
Cela vous va bien » l’arbre à palabres » en griot des quatre vents 🙂
Quant à qui a écrit quoi ? Bonne idée que de découvrir les auteures…
Un bon début
Paroles d’un chanson de Souleymane Diamanka – Album « l’Hiver Peul »…sorti en 2007.
Je ne suis qu’un pauvre artiste
Au service de la beauté
Marchand de sentiments
Et de moments d’humanité
Pour le rime passionnel
Comme mes vers comme été
J’ai dû rendre des comptes à ma passion
Hiver comme été
Et j’ai trouvé ma voix dans cette écriture
Quand j’ai posé sur le papier des sanglots et d’écrits purs
Je remercie mes muses pour tout ce qu’elles font
Mais pour briller à la surface il faut parfois toucher le fond
Voilà ce que disait le poète malgré lui
C’est qu’étant insomniaque il souffrait du mal de nuit
Avoir une passion de nos jours ça évite pas mal d’ennui
Car l’oisiveté est une graisse dont le mal s’enduit
Je pousse de toutes mes forces les portes de l’émotion
Voyages au fond des âmes où les pensées et les mots sont
Le griot et ses textes, c’est l’architecte et ses maçons
Et quand se dresse le mur de l’imagination
Même la misère a ses moissons
Ce morceau c’est juste un moment d’humanité
Alors, qui a écrit quoi….quelques hésitations encore !
Si nous donnons toutes nos réponses ici, par déduction, ben nous saurons qui a écrit quoi….?
….? par message privé ?
Et Phoenix vous nous donnerez ensuite les réponses ici…? Je vous demande votre avis.
Qu’y a t-il à gagner ? une bourriche d’huîtres ?
Griot, tu contes et racontes encore
Tes mots semblables à des oiseaux
Prennent leur envol dans la lumière
Tu répands la sagesse autour de toi
Griot, par tes yeux passe l’humanité
Tu ouvres le chemin des étoiles
A tous ceux qui mendient un peu rêve
Kiproko griotte
Que de beautés dans ces branches de ce majestueux arbre de vie qui nous accompagne
Cela me fait penser à » Arbre Mon Ami » de Minou DROUET
Merci pour ce fabuleux voyage.
Petite j’avais lutté pour que des architectes construisant une école maternelle juste derrière chez moi ne fassent pas abattre le magnifique Chêne dans lequel je jouais. C’était Mon refuge, mon Ami. Ce Chêne vous l’avez compris fut abattu pour la sécurité d’une cour d’école. Mon chagrin est toujours présent. Chêne, je ne t’oublie pas.
Plus tard, j’ai fait participé des enfants dans le cadre d’un petit atelier théâtral, autour du texte » Le Peuple qui aimait les arbres » https://contesarever.wordpress.com/2014/07/13/le-peuple-qui-aimait-les-arbres/
afin de pouvoir échanger sur notre environnement et ce qu’on souhaite préserver.
Le voyage de la préservation de nos Amis les Arbres est loin d’être terminé
Quoi qu’il en soit, Merci à vous toutes pour ce magnifique partage! Et bonne semaine à Kiproko, Elisa, Phoenixs et Eclaircie
Marjolaine
Chère Plume bleue,
Si vous découvrez les auteures dans l’ordre vous gagnerez une plume pour votre encrier 😉
Plume bleue a gagné. Dommage qu’on ne puisse pas mettre d’image.
Yes ! suis presque contente de mes bons résultats…parce que j’ai reconnu chacune de vous dans votre style…Mais suis peut-être la seule à avoir joué !!!
Merci chère Phoenix !
Une plume pour mon encrier
Pour peindre l’oiseau de passage
Virgule dessinée sur l’azur
Arabesques pour voyager
Un pont, une passerelle
Surprendre un petit bonheur
Qui nous réjouit
Bonheur du rêve d’Emile Verhaeren
Dès le matin, par mes grand’routes coutumières
Qui traversent champs et vergers,
Je suis parti clair et léger,
Le corps enveloppé de vent et de lumière.
Kiproko sur le cheval à bascule
Des mots endimanchés en costume vert pour vous…
Poème d’Anatole France
Les arbres
Ô vous qui, dans la paix et la grâce fleuris,
Animez et les champs et vos forêts natales,
Enfants silencieux des races végétales,
Beaux arbres, de rosée et de soleil nourris,
La Volupté par qui toute race animée
Est conçue et se dresse à la clarté du jour,
La mère aux flancs divins de qui sortit l’Amour,
Exhale aussi sur vous son haleine embaumée.
Fils des fleurs, vous naissez comme nous du Désir,
Et le Désir, aux jours sacrés des fleurs écloses,
Sait rassembler votre âme éparse dans les choses,
Votre âme qui se cherche et ne se peut saisir.
Et, tout enveloppés dans la sourde matière
Au limon paternel retenus par les pieds,
Vers la vie aspirant, vous la multipliez,
Sans achever de naître en votre vie entière.
Kiproko dans son arbre
C