Un espoir amnésique tombe du ciel
La faute au vent qui soudain cesse de souffler
Mille ans et un jour de voyage
Entre ciel tourmenté et terre contrariée
D’où vient-il, de quel esprit rêveur ?
La tête lui tourne et le sol se dérobe
Pauvre petite chose dépourvue de souvenirs !
Au pied d’un arc en ciel désaffecté
Épuisé, il se couche et s’endort enroulé sur lui-même.
Demain, le ciel sera paré de mille et une couleurs.
***
Une mouche se pose sur ton nez
Tu la chasses d’un coup d’épée
Qui fait trembler toute la ville
Et au loin les navires d’où les rats s’enfuient
Comme une armée poursuivie par son ombre.
L’univers se disloque
Puis les étoiles sombrent
Tu saisis l’une d’elles au vol
Avant sa chute dans des failles provoquées par l’ennui
C’est une balle de tennis
Avec deux ailes vert-de-gris,
Prisonnière on l’entend vrombir.
***
On s’enfuit par toutes les portes
Fermées c’est mieux
Sans les appâts rances
Il ne reste plus qu’à tourner sa peine
Dans la serrure bouchée
Et nous voilà collés ailleurs
Au porte-manteau cintré
Qu’enveloppe le prêt à porter
Du hasard
***
Petit nuage couleur goudron
S’époumone à chanter sa différence
Dans l’espace désertique desséché par le vent
Par le feu quand l’eau est un mirage
Petit nuage empli de suie
S’il pleure pas une goutte translucide
Pour désaltérer le sable dont la voix éraillée
Ne dépasse pas le chuchotement rauque
Du bois privé de sève
Petit nuage s’est dissipé entre deux pierres
Un peu de cendre marque la fin du souffle
Silhouette momifiée blanchie avant le jour
Une zephe de début mars chanté par Élisa, 4z, bibi et Éclaircie, nous prenons sous le nuage, le vent pour les étoiles sans rien oublier d’essentiel au voyage des mots.Merci à 4z qui m’a inspirée le titre.
Si on pouvait enlever le « e » en trop du » inspirée » le vol n’en serait que plus léger, voilà ce que c’est que d’aller trop vite poussée par le vent qui souffle ce matin.
Gardez ce « e » pour la semaine prochaine, le pauvre a tellement envie de participer !
Les espoirs tombent comme des mouches sur le nez des navires, les ombres poursuivent les armées…Toutes les portes proposent la fuite (faut-il se fier à elles ?). Un drôle de petit nuage se chargera sans doute de chanter les poèmes à tous les vents…Je n’ai pas cité les beaux vers qui figurent dans vos poèmes : ils sont trop nombreux mais j’aime beaucoup ce ZEPHE à facettes !
S’enfuir par des portes fermées en oubliant ses souvenirs
tel est le lot d’un petit nuage, « silhouette momifiée blanchie avant le jour ».
Il me semble que le titre de ce ZEPHE doit beaucoup à Elisa, et non pas à 4Z.
Il pleut…
« Il pleut. C’est merveilleux. Je t’aime.
Nous resterons à la maison.
Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes
Par ce temps d’arrière saison. »
Francis Carco.
Il est temps pour ma mémoire de se rafraîchir à la fontaine de jouvence, en effet, le titre doit beaucoup à Élisa, tant pis pour 4Z que j’ai mis » dans le coup » à l’insu des souvenirs 😉
Et je ne passe pas par hasard, mais bien avec l’espoir que le vent me mène à vos côtés, là où les serrures même bouchées laisse traverser la lumière, loin, si loin des failles de l’ennui, à l’endroit précis où l’arc-en-ciel nous attend, incognito pour tous, sauf pour nous.