Entre deux pans,
Tu rentres dans la lumière aveuglé
A dire les quelques mots appris par cœur
Enfin de mémoire
Tu balbuties, prends de l’assurance
Jettes le texte dans la salle
Parades, lèves la tête et les bras
Comme porté par les syllabes
Puis lentement, un derrière l’autre
Les sens s’en vont, se vident
Tu bégaies et te tais clos
Sans voir les pans sombres s’avancer vers toi
Sans un rappel
Au sommet des tours la lumière s’épuise et se perd
Absorbée par les étoiles friandes de sucreries
Quand les passants tâtonnent dans les rues demeurées sombres
Certains au bout d’une laisse retiennent leur poisson
D’autres des dragons quand mon voisin tire cet os
Que son chien apitoyé par son air égaré
À bien voulu lui déterrer de son coffre à trésor
Les fées sont parties s’acoquiner avec les sorcières
Et tous les sorts seront funestes dans les berceaux
Mais nul enfant ne se risque à pousser la porte du monde
Sur la pointe des pieds
L’eau traverse la nuit
Et rejoint dans l’évier sa sœur
Une goutte multipliée par mille
Et mille pour permettre au tympan
D’acquérir la résistance du coquillage
Quant au ruisseau il compte ses lueurs
De peur d’en perdre il les met en musique
Car en bouteille un siphon les boirait
L’eau que l’on écoute est sur disque
Celle qui nous échappe éclaire la forêt
Comme les vers luisants le poète amnésique.
Hors du monde dans un épais nuage blanc
La route ne se reconnaît plus
Les montagnes se dressent aussi haut qu’elles le peuvent
Puis lasses de la vue s’agenouillent
Disparaissent avec nous oublient ce qu’elles ont aperçu
Le silence laisse place à l’absence
La nuit se prolonge et gémit doucement
Son sommeil s’est brisé quelque part en chemin
Entre un joli chalet et une écharpe noire
Les auteurs :
Élisa, Phoenixs, 4Z2A84 et Éclaircie par désordre d’entrée en scène pour épicer le menu.
Joyeux Noël à tous qui passez…
Nous sommes vraiment à quelques heures de ces fameux festins derrière l’écharpe noire, la goutte d’eau, l’os dans le coffre-fort.
L’enfant attend, tapis derrière la porte, qu’une main gantée d’étoiles l’aide à pousser ces porte du monde sans les claquer sur ces mains.
Il fait nuit, le silence est enfin dans les arbres.
Prenez soin de vous
» sur ses mains » est mieux 😉
Friandes de sucreries, les étoiles risquent de dérober les chocolats offerts par mon amie la lune. En cette nuit mémorable de décembre, les routes perdent le nord; elles ne se reconnaissent plus dans le labyrinthe des voies de communication entre les enfants et les pères Noël dont les traîneaux à moteur ont des ratés. On dit que Nerval se promenait sur les boulevards parisiens avec une écrevisse en laisse. Les poissons volants ne se laissent pas prendre comme les papillons – avec un filet – le lasso seul les intercepte. Oui, lorsque l’on quitte la scène, quelle illusion d’espérer un rappel de la part d’un public gavé de marrons !
Comme j’ai vu de la lumière, je me suis permis d’entrer. Vous êtes des mages (quatre comme les trois mousquetaires).
Mes amitiés à vous.
Amitiés à vous HenriPierre ! La lumière est permanente pour vos passages appréciés.