*
Le ciel est cerné
Par les nuages par les prières
Et songe au bonheur d’un espace
Qu’il serait seul à combler
Fini les poings levés les regards implorants
Les missiles qui veulent le transpercer de part en part
Les arbres dans leur course à qui sera le plus grand
Pourtant il voue un amour certain aux arbres
Ceux qui en leur sein abritent des oiseaux
Des hirondelles volant si haut qu’elles deviennent mouches
Aux joues de la lune
La lune qui suivrait le ciel inséparable de sa limpidité
Ils envisagent de fonder tous deux un grand navire
À la figure de proue couverte de hiéroglyphes
Dont nul ne percera jamais le secret
*
La tête a roulé en silence sous le tendre oreiller
Ainsi vont les jours en aveugle et sans peur
Le corps en étoile à quatre branches se déplace
Comme hésitant mais en vérité libéré
Des entraves constantes d’une pensée qui s’essouffle
Et surchauffe projecteur un peu las des risques à envisager
On essaye ce que l’on trouve pour coiffer le sommet
Ici une coquille d’escargot là un nuage léger
Finalement le jardinier y pose un petit soleil
Greffe spéciale du jour sur la nuit.
*
Les rues ne font que se croiser
Leurs passants toujours pressés
Les empêchent de lier connaissance
Le klaxon des autos dissuade l’intrépide
On ne sent pas sous ses talons le trottoir tanguer
On ne voit pas la pierre des maisons se déchausser
Seules les vitrines nous suivent
Comme des lames d’eau parsemées de lueurs
Le rot des bouches d’égout soulage les sous-sols
En ne quittant plus les faubourgs on va peut-être
Découvrir cette avenue légendaire
L’étoile tombée sans bris sur terre.
*
Amnésie locale
Pas de mémoire des étoiles qui précèdent
Notre chute
Pas de mémoire de celles qui suivront
Nos étincelles
Nous sommes les trous noirs et profonds
De nos vies sans raison
Comme la pluie égarée, nos sens dérèglent
La beauté d’être
Tu pousses tes heures droit devant
Lourd Sisyphe maladroit
Pendant que passent les nuages bleus
De l’illusion d’optique
Au seuil du silence se tairont les questions
Inutiles
Pas de mémoire pour les yeux clos
Pas de souvenirs aux cils
Sans doute est-ce mieux ainsi… ?
*
Les Auteurs :
Eclaircie,
Elisa,
Phoenixs (poème de février 2013)
4Z.
Le site capricieux n’a pas permis à 4Z de publier.
Je prends donc le relais, pour que tous nous puissions suivre ces « têtes inversées ». Toutes inversées qu’elles sont elles rayonnent d’une lumière indéniable.
La tête par dessus le ciel, les trottoirs qui tanguent, l’amnésie entraîne d’étranges visions dont on se demande qui pourrait les oublier.
La richesse de ces tableaux impose de prendre un certain recul pour tout voir. Je suis toujours étonnée, en dépit des semaines écoulées, d’être subjuguée par ce que je n’avais pas prévu de lire ainsi que par les images qui naissent ici.
Nous trouvons ici toutes les semaines de quoi rêver. Ainsi s’enrichit l’imaginaire de chacun. Aujourd’hui encore vous me confortez dans cette idée que la poésie exerce une influence bénéfique sur l’existence.
.
Merci à Eclaircie d’avoir pris le relai pour cette publication. J’ajoute que je possède de nouveau la formule pour publier moi-même sur PF dans le cadre d’un article à créer. J’ai manqué de patience, comme souvent.
.
Le relaiS…Pourquoi cet « s » ? On se le demande…
Oupss ! Je me le demande aussi …
Comme je reviens d’un long voyage, je pose un œil sur les textes inversés ou peut-être à l’endroit ?
Ça ira mieux demain 😉
Avec soulagement je salue le retour d’une de nos têtes. Il est donc vrai que coupées elles repoussent…