Il neige déjà sur la lune…
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On entre dans l’hiver à reculons
Prenant les précautions d’usage
Une grande respiration
Qui ressemble à la dernière
A chaque fois
Le chemin de l’automne
Qui atténue nos peurs
Assouplit les muscles de nos corps .
Puis nous oublions
Ce qui tant nous effrayait
Car les chouettes volent jusqu’à nos fenêtres
Chuchotent chaque nuit
De leur voix chevrotante et belle
Des histoires fantastiques et inédites…
On entre alors dans l’hiver.
Comme des enfants attentifs
Et heureux. .
On entre alors dans l’hiver…
*
Les pas n’ont cessé de marteler les chemins
Du labyrinthe
Pourtant sans découvrir la sortie
Émanant des larges sillons creusés
Un escalier s’est dessiné sur le sol
Invitant l’étranger à choisir l’enfouissement
Pour toute issue
Tandis que des radicelles apparues le long de ses bras et jambes
Cherchaient la moindre anfractuosité propice à l’enracinement
Il a su que son retour au ventre de la terre
N’avait rien de fortuit ni d’effrayant
Toujours l’eau du puits retient le cri des profondeurs
L’eau des gouffres…
*
On aime toujours à se noyer dans un regard
Ouvert sur des secrets même quand ces secrets
Ne nous apprennent rien d’essentiel
Surtout pas comment sortir de la Ville
Ni le numéro de la porte de fer à fracturer
Pour tomber dans le vide de trop haut
On ne s’écrasera jamais sur le sol – le sol
Infiniment lointain restera hors de portée
Comme l’oiseau au-dessus de la fusée qu’il distance.
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Un mot pour un autre,
» L’animal il souffre on le tue mais toute sa vie il a été choyé »
Nos vies, nos vies sur chant de coq
Langue de vipère
Noisettes d’écureuil
Brame du cerf malade
Hallali alala
Dans le vol du bourdon
Les mandibules de l’araignée du matin
Le crâne de l’animal inconnu en forêt
Sous le champignon vénéneux
Nos vies, nos vues, nos vains
Sous le craquant de votre feuille morte. »
Merci au cuisinier de France Inter pour cette délicate pensée animalière incipit….
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Les auteures : Eclaircie, Elisa, Phoenixs.
L’ éditeur auteur : 4Z.
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Les animaux souhaiteraient vivre sur la lune où ils se nourriraient de neige (ils ont pris la parole récemment à la radio)… On attire la lune avec un gros aimant (car elle possèderait beaucoup de fer) comme dans un conte de…Savino ?
L’eau se plaît dans les gouffres – malgré le froid.
En Ville on est toujours couvert et à l’abri; on peut s’y promener tout nu.
Il faut m’en dire plus sur « Savino », maintenant que tu l’as cité, 4Z.
Même si transportés sur la lune, on écoute les contes de Madame la Chouette, oiseau qui sait voler bien plus haut que les fusées, sans doute seul animal non choyé qui vit ainsi tricentenaire, parfois plus. Méfiez-vous toujours des champignons….
Voilà une image qui laisse rêveur : » se promener tout nu dans les villes » parce que protégé, à suivre sur les radicelles, dans les livres pour enfants de l’hiver, sur les marches d’escalier dessiné sous les feuilles, et puis, reste la forêt silencieuse qui garde ses bras bien fermés sur ses trésors…
Tout nu et libre 😉
Une lune peut-être sous un globe de plastique ou de verre, que l’on agiterait l’hiver pour oublier l’été. Ou l’été pour penser à l’hiver.
Savino ? Non. Il s’agit d’Italo Calvino, lequel imagine même qu’à une certaine époque la lune se trouvait si proche de la terre que l’on pouvait d’un simple saut y aller !