« Gare de banlieue
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Les trains de banlieue charrient la nuit
Comme une cargaison d’anthracite.
Ils pleurent sur leurs boggies
Mais cela ne leur sert à rien.
La pluie aussi pleure sur les hangars d’ennui.
Dans les champs désolés plus un corbeau.
Pourtant dans les salles d’attente
Les yeux brûlés par les phares d’espoir,
Aussi dociles que leurs choses
Que leur valise aux hardes de bonheur
Les naufragés du jour attendent.
Qu’attendent-ils ?
De fréter un nuage ?
De grimper dans un cerisier en fleurs ?
Où simplement d’enterrer un cousin ? »
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Yvan Goll – 1930.
Notre anthologie te doit beaucoup et nous aussi.
Ce n’est sans doute pas un hasard si les poèmes offerts, le plus souvent m’enchantent.
Le surréalisme se retrouve ici sous une belle plume.