Indifférent
le fleuve submerge
les humeurs humaines
leurs espoirs leur sueur.
…
C’est un pays de rocs
et de schistes
un pays d’ombres bleues
où le vent délire.
…
Un pays au cœur
si vieux
qu’il a oublié le bercement
de la mer reculée.
…
C’est un pays pudique
taiseux de naissance
saturé d’éclats de fer et de scories
un pays de plaies et de bosses
de larmes et de rires.
Un pays de rêves rougis.
…
Indifférent
le fleuve serpente
et ravage les rêves.
Ses eaux musardent
ou se pressent
loin des heures naufragées…
…
C’est un pays au cœur tendre
celé
qui ne s’offre qu’au marcheur entêté.
…
…
Ce pays semble bien rude, mais sans doute très attachant pour qui sait s’y prendre.
Merci Air.
Un pays rude, oui. Je ne l’ai pas encore tout à fait apprivoisé… Sauvage et rebelle aussi, tout comme le plus célèbre de ses fils, Rimbaud.
Juste un bref passage pour dire à quel point j’ai aimé lire ces mots…
Je ne parviens pas à donner un nom à ce pays ni à ce fleuve (car les Ardennes, pays de Rimbaud ont infiniment de charme notamment à travers les récits de ce merveilleux conteur qu’est André Dhôtel ). Aussi pour moi s’agira-t-il d’un pays imaginaire. Tu en décris la rudesse dans un poème dur, un peu laconique, adapté à son sujet. Des rires et un coeur tendre adoucissent l’ensemble.
4Z… Il y a deux Ardennes : la campagnarde et la forestière.
André Dhôtel était de la campagne, je connais bien son village d’origine où j’étais encore en juillet… Des champs, du blé, des fruits, des vaches…
Mon Ardennes, qui aussi celle de Rimbaud (enfin, presque pour lui), est forestière et industrielle : des arbres, des sangliers, des oiseaux par milliers, un lac, des rivières poissonneuses, de l’ardoise, du fer, des fonderies et aussi le souvenir de rudes batailles lors de la dernière guerre.
Rien d’imaginaire, je parle de mon Ardenne.
Celle de Dhôtel, je ne la connais pas assez… à vrai dire, je préfère la forestière, plus rude peut-être, mais très belle.
Rien d’imaginaire
Évocation d’un pays de contrastes qu’il faut savoir « apprivoiser » , j’aime cette approche de ce « rude pays » .
Tu vois, il n’y aurait pas eu cette évocation de la mine, ton poème aurait pu s’appliquer au Morvan où la rudesse du cœur des hommes n’a d’égale que la beauté sauvage de ses lacs et de ses forêts profondes.
Merci Elisa et Eclaircie.
Je connais très peu le Morvan, Air… C’est une idée pour une prochaine escapade, dès les beaux jours. 😉
Cher »e » Dusha, je viens de trouver le moyen de lire ce qu’écrivent les autres… J’en suis très fier…
Je ne serais pas plus bavard que d’habitude, mais je tenais à vous donner mon avis.
Je ne vous félicite pas, bien au contraire… Je trouve vos textes néfastes. Quand on est en pleine récession, ce devrait-être un devoir moral pour tous de s’associer à la vie économique de notre pays.
Comment voulez-vous que l’industrie s’en sorte. Que faites-vous pour des firmes comme Kodak, et Angénieux firme Française qui fabrique des appareils photo Français. Pensez-vous que vos images vont faire sortir la France de son marasme économique.
Vous prouvez, ici, qu’on peut, avec un stylo, créer des images fines et délicates, belles et originales, juste avec de la sensibilité et du talent, ça n’incite pas les gens à investir dans l’achat d’appareil photo.
Il fallait que vous le sachiez (et pas seulement dans la colle!)
Grain de fable