Heureuse qui, partie pour longtemps,
N’a pas gardé le lit
Heureuse qui a vu
Depuis les limites septentrionales de la kitchenette
Aux marches équatoriales du salon
Naître et mourir l’aube aux doigts de fée
Heureuse qui a contemplé la naissance
D’une strato-Iris, d’un Morphéo-cumulus,
Dans les vapeurs d’une baignoire
Aux falaises porcelaine, où Poséidon, quand il s’ennuie, batifole à l’envie
Puis les a vus avalés aux placards Orientaux,
Dans la basket trouée du Cyclope,
O Voyage lent et sublime
Au gré des courants
D’air le plus souvent
De l’oreiller d’Orphée à l’œilleton du palier ultime du vestibule d’entrée
Heureuse qui, partie pour longtemps,
Telle un Ulysse en miniature, n’est pas restée couchée,
Mais s’est en allée loin, si loin, aux confins de son studio parisien
Antichambre,
Défroisser le pétale
Sa robe plastifiée
Hautaine protectrice
Perle de chaleur
Il porte les fleurs moites
Qui trancheront avec le froid
Poli du corps
Destitué…
Manteaux et chapeaux
s’ennuient dans l’antichambre
Jamais quiconque n’aurait l’idée
de les conduire plus avant
Quand bras et jambes
têtes et cous ont franchi tous les seuils
Ils font le pied de grue
cependant pas fâchés de n’être pas trempés
tenus aux rigueurs de l’hiver
ou remisés dès l’été dans une sombre alcôve
Petit théâtre
J’entends les 3 coups
Ça y est, Tout va commencer!
J’étais retenu, on ne voulait pas
Mais me voilà
J’ai réussi à me faufiler
Je suis entré
Dans la Chambre blanche.
Je respire enfin.
Rien n’est joué pour autant
J’inspire et pousse mon premier cri.
Je dois encore patienter
Dans les dédales de toutes ces salles
Je pousse à ouvrir toutes les portes
Pour mieux comprendre ce que je suis
Un nouveau défi s’offre à moi:
Je viens d’arriver dans une Chambre Noire ( sans clef, ni porte, ni fenêtre) …
Juste un indice m’apparait
Je suis entre Deux Mondes
Un peu essoufflé mais encore bien vaillant
Une seule question subsiste
Quel chemin emprunter?
Attendre devant la maisonnée ou se lancer et entreprendre?
Il n’y a pas photo. Je suis certain que vous devinez la suite …
De l’ Antichambre où j’étais resté calfeutré bien trop longtemps, j’ai tiré un trait …
Et … Je choisis d’ouvrir tout grand
Portes et fenêtres du Manoir
Afin de laisser
Entrer une cascade de lumière
Dans tous les champs des possibles
Sous le soleil multicolore
De nos vies transfigurées
Pour mieux apprendre à vivre sans rien attendre en retour
Par ordre d’apparition dans le vestibule:
Pascal, Phoenixs , Eclaircie et Marjolaine.
Elisa et Kiproko ne sont pas très loin et 4Z veille sur la chaleur de la maisonnée
Voici notre création en cette presque fin d’année et je dis Ouhahh que c’est chouettement bien dit, quel voyage! Merci à toutes les mains et Un bon bout d’an avant l’an qui vient.
Le titre est en collage pris un peu à chacun d’entre-nous.