Grains de malice ...
***
Une limace et son petit réticule
Soufflent enfin, assiègent une salade
Fraîche, humide, mouillée, trempée.
Quand Alice et sa gourmandise
Déambulent loin des ruses
Des rues, dans un chemin pentu.
Les yeux pétillants, grands ouverts
À tous les tours de magie
S’attachent à changer les escargots en cache-pots
Les tours de passe-passe en passe-partout
Et les traînées de bave en calligrammes
N’y voyez pas malice, le monde est fou.
***
Un, deux, trois
Malice est une enfant
De cent et sept ans
Elle a décidé hier
De marcher à l’envers
Dans la neige et dans l’eau
Dans la terre et dans l’herbe
Jusqu’aux bras de la mer
Silence
Un, deux, trois
Malice a décidé hier
De marcher à l’envers
***
Sac à malice,
D'un tour de gant
Elle retourne le diable
Endormi sous les mouchoirs
En papier fripon
Et les voilà chevauchant les larmes
Bleues
A la recherche d'un tour
A jouer aux sanglots secs
Des violents...
***
Djinns
Hou Houx, il est où le loup?
Dehors,
et le renard?
Avec la belette, ils font les fous,
ils jouent à n'en faire qu'à leur tête
ils boivent une gorgée du breuvage de Liberté
et les voilà à rire sous les chatouilles qu'ils reçoivent.
Au moment de l'été,
tout est permis,
toutes les malices
sont là pour faire glisser
les difficultés accumulées de l'année
Bien habillé dans son jean et son pompon doré
accompagné de son ami Djinn la malice,
à nous toutes les meilleures facéties
dans les rires et la bonne humeur.
***
Par ordre d'apparition sorti tout droit du Sac à malices multicolore, nous avons vu Eclaircie, Elisa, Phoenixs et Marjolaine bien rire de toutes ces blagues et Kiproko nous en préparer tout pleins d'autres tandis-que 4Z discrètement a la main dans le sac prêt à dévoiler une de ses malices, observez, regardez, rien n'est encore joué !
Monthly Archives: juillet 2019
Chant de rêveuses
J’ai pris
la poudre d’escampette
pour ne pas avoir
à retrouver la
clé des champs
enfouie, saperlipopette,
je le sais bien,
sous une botte de foin.
J’ai préféré
courir à perdre haleine
Direction
La LIBERTE
Depuis, toutes les portes
se sont ouvertes.
A présent,
je nage dans le bonheur
des clés de toutes les connaissances
redécouvertes et partagées …
dans le monde entier.
****
Clef de sol,
Pour s’envoler des champs
De l’épouvantail à grimaces
Ignoré de la limace
Comme de l’oiseau moqueur
Déchirer les serrures sans trou
Aux portes énigmatiques
Bordées de riens
Et sur la portée s’emporter léger
Au fil de la note cousue main
Sans retouches…
*
J’ai raté le coche, le trousseau bien trop lourd, le nombre de portes closes sans serrure infini –ou je n’ai pas su les voir- Il y avait tant de fenêtre sur le vide que je n’ai jamais osé passer.
Le ciel n’a pas ces barrières mais il m’a rejeté, prétextant que la légèreté n’est pas l’apanage du bipède.
Seule la lune en croissant m’a permis, sans permis, de m’asseoir à vos côtés.
*
On navigue en sous-marin
Nous croyant à l’air libre
Depuis la première gorgée douloureuse
Nous ne pouvons savourer la douceur de la brise
Qu’à force de lâcher- prises plus ou moins maîtrisés
Nos bâtiments se frôlent
Certains volent les soirs de lune gibbeuse
D’autres rêvent de grandes traversées
Ensablés sous les parasols d’été
Mais nul n’a trouvé les clés
Ni même la serrure de son propre navire
*
Les interprètes, dans l’ordre de leur apparition : Marjolaine, Phoenixs, Eclaircie et Elisa.
La mise en page : Élisa
À ceux qui lisent – Jean-Claude Barbé
Interrogez le vent qu’il vous donne la preuve
Qu’une flamme est venue se baigner dans le fleuve
Des oiseaux l’auraient vue mais se taisent prudents
D’ailleurs le baobab est leur seul confident
.
Il ne vous dira pas comment naquit l’orage
Qui souleva jusqu’au clocher un attelage
Où il resta pendu ni pourquoi les bateaux
Dès qu’ils ont touché terre imitent les châteaux
Et se font visiter par de belles personnes
Dont plusieurs ont les pieds fourchus on le soupçonne
.
À la gare un convoi de neige est arrivé
Pour vêtir cet hiver nos toits et nos pavés
Éclairer nos maisons nos rues notre église
On confisque leurs vers luisants à ceux qui lisent
.
Le train repart Le sol tremble Tourne la roue
Du bateau Sur le pont est-ce un chien qui s’ébroue
Le mur se bouche un œil puis l’autre et ne voit plus
Que des lueurs le noir n’étant pas absolu
.
Si le ciel se laissait caresser comme un fleuve
Les mains les plus usées seraient de nouveau neuves
On apprivoiserait la foudre et les éclairs
L’avalanche et les pluies chercheraient à nous plaire
En attendant le vent sans laisser de sillage
Fonce tête baissée dans le jour qui voyage
***
Le puits du silence,
Le puits du silence,
Ah ! La solitude
Du rocher qui ronronne sans caresse
Celle du lecteur de livres aux pages vierges
De la lune maquillée pour un bal en solo
Que dire de l’araignée dans un champ de pesticide
Maudissant la charogne réfugiée
Dans le congélateur
Détestant les insectes partis au Baléares
Peut-être au paradis ou dans un assommoir
Tandis que l’aïeul entouré de si près
Regrette le temps où seul il avançait
Au gré de son pas
Tandis qu’en ce cerveau grouillent les papillons
Les gens les poêles à frire les éléphants
Je me demande si l’agoraphobie n’est pas un moindre mal…
****
Depuis quand ?
Nous sommes des puits profonds
Traversés de mutismes
L’insondable nous minerait
S’il n’était une ressource
Paisible et fraîche
Qui souvent nous répare
Qui parfois nous dévaste
Toujours seuls même au monde
Nous sommes des puits profonds
Que dissimulent les apparences
Et le lierre silencieux
****
Electron libre,
Dans la fusion générale
Va tourbillonnante
La particule invisible
Au rendez-vous manqué des atomes
Crochus.
Dans l’ordre d’apparition : Éclaircie, Élisa et bibi. Marjolaine nous rejoindra plus tard. Le titre est inspiré par Élisa. La vérité ne nous en tiendra pas rigueur puisqu’elle est de sortie.
Les morts rêvent… Jean-Claude Barbé
Les morts rêvent ; ils ont alors le sentiment d’être toujours en vie.
Endormis les vivants se croient morts. À la tête du lit l’oreiller est notre confident – le réceptacle de nos créations miniaturisées, d’un univers infini placé dans un cadre à l’échelle humaine – la coquille vers laquelle se tournent les voix intérieures et les musiques des étoiles quand tourne la manivelle.
Ne cherchons pas, parmi les milliers de clés d’un immense trousseau, celle des songes. Inutile de contrarier les ombres dont l’apparition suscite trop souvent l’effroi : elles passent comme des plis sous la porte fermée.
***
Épistolaire-Jean-Claude Barbé
Vous m’écrivez je ne vis plus
Depuis que le vent périclite
Est-ce à dire qu’en mordant les doigts
À mesure qu’il se rapproche de ses escarpins
Soulagerait cotre cœur pourtant bien décoré
…
Vous m’écrivez l’inqualifiable embrasure
Me fait tourner la tête vers le sens perdu
Comme si vous retrouviez vos vingt ans et une scie
Dans la boîte aux lettres désopilante
Que l’on a jeté par la fenêtre
Sous prétexte qu’elle défendait sa portée
Contre un photographe devenu muet
À la suite d’un séjour prolongé dans du vinaigre
…
Vous m’écrivez j’aurais dû vous parler
De la galette qui tourne sur elle-même depuis sa déconfiture
Et du tas de préliminaires cloués au mur
Par l’ennui qui préside aux chutes en deux temps
Et que vous ai-je dit du pois
Qu’il grandissait cela ne suffit pas
…
Vous m’écrivez et rien de retentit
En moi qu’un fer à repasser
Que l’aumône du sol au pied
Que la citrouille vouée à la maternité radicale
Que l’eau dévissée qui court se cacher
Dans l’acidulé comme le dernier des derniers
…
Vous m’écrivez désormais
Je ne lirai plus vos lettres
Sont-elles des réponses aux miennes
Ou les miennes après un long périple
Sur une mer qui a perdu la clé de son ressort
Et de ce fait ne brasse plus rien
Hormis de minces rubans
***
L’amour avec des si- Jean-Claude Barbé
Si je tombais à genoux
Devant ton image
Irais-je plus vite à nous
Que par le langage
Deux bras étreignant une ombre
Suffiraient-ils
À tirer d’un regard sombre
Des projectiles
Si les mots pour un moment
Cessaient d’exister
Si tu prenais pour amant
Le plus entêté
Parmi les hommes qui tremblent
Quand tu souris
D’un sourire qui ressemble
À du mépris
Si sous un manteau de neige
Ton cœur est au chaud
Le mien même pris au piège
D’un profond cachot
Montera vers la lumière
Tiré d’en haut
Par une jolie fermière
Comme un seau d’eau
Si le soleil reste encore
À te regarder
Quand se dresse le décor
De la nuit fardée
Entre dans ma chambre et plonge
Au fond du lit
Là les chimères en songe
Se multiplient
***
Jean-Claude Barbé- Éclairante
Moi Eclairante
Je suis
Fille de l’éclair et de la foudre
Par les nuits d’orage vous me verrez coudre
Mon linceul
Le ciel que je lessive est mon seul
Amour
Regardez-moi tordre les nuages
Pour en extraire le jus
Écoutez-moi chanter les louanges
De la mer qui se met au garde-à-vous
Pour saluer ma couronne et mon sceptre dérisoires
Respirez ma fourrure
dans laquelle se perdent et se heurtent
Les vaisseaux aux ailes de marbre
C’est vrai j’effraie les arbres
Ils se rétractent sous mon regard lubrique
Ils s’envolent à la vue de mes ongles sculptés
Ils deviennent des planches étroites
Entre lesquelles je m’allonge
Pendant l’éternité
Mais l’éternité ne dure que le temps
De presser un citron
Allons
Si l’on doit me voir traire la lune
Que pensera-t-on de moi
Je fais le ménage au paradis
Dieu n’a qu’à bien se tenir
S’il ne veut pas que je l’aspire
Avec la poussière des astres
Rosaces et plis ourlés
Depuis des doigts juvéniles ou des mains déformées par le temps
La fine ouvrage s’étale sur le genou
Emerge du fuseau
Jusqu’à masquer le regard en un grillage vil
Quand jamais l’œil ne sera clos
Infatigable à dessiner au-delà des prisons
Rosaces échappées des églises
Sans chaîne ni trame
Non plus d’entrave
Voile devant un soleil impitoyable
Mantille amovible au gré du jour
Reflet projeté dansant sur l’ondulation de la lumière
***
Dentelles de chien,
.
Sous l’orage la pâleur des plis
Ourlés
Les petits soleils tournant
Courts
Les miettes de vagabondages
Égrainés
Par des mains distraites
Les fissures tissées jour à contre-jour
A travers lesquelles
Tu cherches l’araignée taquine
Qui coupera ton fil
Sans un bruit…
***
Un duo Phoenixs/Éclaircie
Tandis sur Marjolaine et Élisa maintiennent le fil, 4z se rit de nos jours.
Soleil le vent
Un petit soleil sans canicule
Soleil le vent,
Passe dans tes frisures
De miettes laissées par les vagabonds
Volatiles distraits
Dans le couchant
La lente marche sous les rideaux
A commencé
Tu prends une dernière pose
Le verre absorbe les derniers rayons
Facétieux
Briller n’est pas jouer.
…
C’est une promesse
Un tête à tête renouvelé chaque jour
Depuis si longtemps.
Soleil levant
Qui découpe l’horizon en trois crêtes merveilleuses.
Ici, il illumine d’abord les plaques de marbre
Comme s’il voulait les consoler
Leur dire « je ne vous oublie pas »
Puis il s’élance dans le ciel
Jouant de toutes les nuances de ses couleurs
Sur le ciel encore pâle qui plus tard sera bleu.
…
Soleil levant, soleil brûlant
Soleil rouge noir ou vert
Boule de feu affamée de nos vies
Quand même son reflet dans l’étang
Irradie les iris et les pupilles
Trop violent pour guider le marin
Ailleurs que dans l’oubli
Nos prières pour son éclat sur la neige
Son halo léger ouvrant le chemin à l’enfant
Son ocre couchant avant l’aube calme
Ne seront-elles que vaines et illusoires ?
Le voilà
qui pointe le bout de son nez
Tout le monde l’appelle
tout le monde l’attend.
Et maintenant
qu’il est bien réveillé.
Tout le monde le fuit.
Tout s’emmêle dans la tête des gens
Avant c’était bronzage à tout pris
Aujourd’hui c’est sauve qui peut
et Vive la Vie!
…
Par ordre d’apparition, le Soleil levant dans le vent Phoenixs, Elisa, Eclaircie Marjolaine et Plume Bleue qui se détendent en profitant des premiers rayons du soleil du matin, tandis que 4 Z écoute la conférence de Soleil levant!
Bonne lecture à toutes et à bientôt pour la suite des épisodes!
Le titre m’est inspiré par Phoenixs