Je te plumerai,
Dans la toile fine des invisibles
Tu voles de long en large
L’espace dépecé rogne tes ailes
Tu bats du chant au matin
Libre de t’égosiller en vain
L’horizon pâle tendu
N’est que copie médiocre
D’un fabuleux hasard barbelé
Par les oiseleurs…
*
Derrière le miroir les oiseaux se jouent
Des pièges des oiseleurs
Leurs ailes largement déployées
Abritent les pépiements
Les spirales et les arcs
Tous les ballets de liberté
Plumes multicolores
Dans les matins cendrés
*
Arrêtons de s’faire plumer
Ah! Je t’ai vu.
LOUp, n’aies pas peur, ne te caches plus.
ET si on regardait un peu au-delà des apparences …
TE rends-tu compte de ce qu’on pourrait trouver?
Tous les oiseaux
de toutes les contrées
de tous les pays
prendraient leur envol
Direction la Forêt … Et …
Les frontières disparaitraient
Au profit d’un seul pays
qui serait reconstruit
Qu’elle chance
on aurait!
Chouettes et Alouettes
Enfin iraient virevolter,
gaiement festoyer
sans plus jamais se soucier
des chasseurs de têtes
qui jadis voulurent plumer
les gentilles alouettes.
Morale de l’histoire:
Ne pas se fier au destin tout tracé des chansons …
Parfois ce sont les animaux qu’on voulait plumer
qui finissent par nous clouer le bec de par leur intelligence, leur amitié et leur solidarité.
*
Le matin effaçait les ombres.
Les rêves et les cauchemars bien rangés sous l’oreiller
Nous bondissions hors du sommeil
Prêts à affronter l’été, à jouer dans les hautes herbes
A laisser s’envoler nos rires au milieu des trilles des oiseaux.
Parfois, revenant de ces expéditions en plein air,
L’un d’entre nous se faufilait jusqu’au grand placard de la cuisine
Et passait sa tête entre les deux portes entrouvertes
Pour voir si le père, en rentrant de sa nuit,
N’avait pas déposé, encore emballés d’un papier bien plié,
Les deux tartines intactes : notre pain d’alouette…
*
Par ordre d’apparition (et d’écriture) : Phoenixs, Eclaircie, Marjolaine et Elisa.
Merci à Phoenixs pour le titre.