Lorsque j’ai ouvert
la porte de mon placard
En une seconde
j’ai replongé
dans mon histoire
Tout y est
question de Regard…
Chaque objet
fait remonter un souvenir, une anecdote,
Un moment impérissable
Cette carte postale
Ce verre à pied
Et ce chapeau Gavroche…
Derrière chaque chose
Une intention, une émotion, une attention
traduit ce qu’on ressent,
ce qu’on est aujourd’hui comme avant
Véritablement !
Si on plonge derrière
le miroir
qui nous protège
On trouve l’Être Nu
dans une réalité nouvelle reformulée, réinventée
libérée de toutes ces choses
qu’on garde des années…. Pourquoi ?
Pour le souvenir de l’émotion que la chose
nous a procuré en oubliant souvent que le
plus important finalement est d’Être au moment présent
bien vivant avec les êtres qu’on aime
pour aller devant
De l’Avant Ensemble
…………
Derrière le miroir un visage sourit
Immobile et silencieux
Parfois ses yeux ne se distinguent plus
Noyés dans une brume tenace
Souvent la lune lui offre un teint laiteux
Lorsque les rideaux aux fenêtres bercés par le vent
Ondulent jouant de la lumière
Les lèvres de l’inconnu s’entrouvrent
Une musique emplit la pièce
Et l’on sait ce que le personnage veut exprimer
Même figé dans la glace
…………
Miroir sans tain le jour se lève
Les volets clos dorment encore
Malgré le silence rassurant de la cuisine
Dehors, le vent sème la pluie
Leurs voix mêlées disent les nuits
Qui se prolongent en dépit des apparences
Elles content les visages lavés de tout espoir
Les mains ouvertes sur les lignes brisées
Elles murmurent les douleurs de l’au-delà
L’au-delà des jours qui se lèvent
Comme des miroirs sans tain
Que personne n’oserait regarder
…………
Si tu ouvres cette fenêtre nue
Prends garde aux fils de vierge
Aux poussières tapies
Au regard curieux qui donne le tournis
Derrière les planches de la scène habitée
Tu verras la silhouette des comédiens
Qui tranche dans la nuit
Ses fines évocations.
A toi de ramasser ce qui s’envole
Sans espérer de sens
Ni de lune éclairante.
…………
De l’autre côté
Les soirs de lunes cireuses
Comme une clé dans sa serrure
Tu glisses sans résistance
Lorsque rien ne console
La déchirure se vautre
Sous l’écaille de ta peau
Et tu plonges jusqu’à l’entaille
Seule au milieu du chaos
Dans l’écoulement du temps
Il y a les crêtes sombres de tes orages
Des courants d’air glacés que tu traverses
Entre les morceaux de ciel éméchés
Et toutes ces choses obstinées
Qui laissent leurs avis de passage
Tu tires la lourde tenture
Qui cache l’ample désordre
Parfois, tu pioches au hasard
Dans tout ce qui remue
Et colles ton nez
Contre le carreau embué
L’intime roulis te saisit
Submerge ton for intérieur
De sa petite musique de nuit
Derrière les mots, alignées en colonne et agitant leurs plumes…Marjolaine, Eclaircie, Elisa, Phoenix et Kiproko.