Le bal des oursons,
*
Dans les feux les fusées
Les ballons les poupées
Les galets les écumes
Les roues volent
Retombent
Eteints
Sur les oursons à terre
Au pied des manque d’air
Des soleils retournés
Dans l’orbite soufflée
De notre pâle univers…
*
Les ciseaux virevoltent autour des cheveux
S’y agrippent les mordent comme furieux
Immobile le sujet ferme les yeux
Conscient de ce qui est et de ce qui n’est pas
Pas ici pas tout de suite
Les rats qui trottinent au frais
Dans leurs galeries si sombres
La métamorphose des ciseaux en volatiles
Qui fuiront dans un fracas de plumes
Dès qu’une porte s’ouvrira
Et quelque chose d’autre qu’il a vu
De l’autre côté des paupières closes
Quelque chose de beau
Qui s’est envolé de sa mémoire
*
Naissance d’une source au milieu de la nuit :
On l’entend dire un mot
Le premier mot du livre
Que nul ne lit les yeux ouverts…
La rue s’enorgueillit de ses commerçants
La vallée de ses cours d’eau
Les deux se regardent de loin
Comme des ennemies pacifiques.
Les navires à l’ancre au port ruent d’impatience
Le soleil les appelle en vain
Et son couchant cherche à les éviter.
Ma fenêtre me quitte en emportant les dernières lueurs du jour
Déracinée la lumière s’adonne à tous les jeux dangereux
Loin de moi.
*
Sur le chemin de terre à l’abri sous les pierres
Les poissons attendent la grande marée
Leurs écailles séchées par le soleil des années
Renvoient aux alentours des éclats de lumière
Que les arbres la nuit rassemblent en faisceaux
Dont ils tissent les brins pour éloigner la peur
Quand devenus humus ou bien encore fossiles
Ils ne porteront plus l’espoir de parchemins
La mer retient son souffle et calme ses élans
Elle accueille en son sein de nos rêves les chants
*
Ces mots étaient là ce matin, peut-être même hier : ma tête est restée au jardin, oubliée entre le lierre et les pivoines. Dans l’ordre se sont posés (sur la branche insoumise d’un églantier) ceux de Phoenixs, Elisa, 4Z et Eclaircie…enfin, il me semble.
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