En travaux,
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Où que tu diriges tes pas
Tu butes sur un panneau
Dans un trou
La terre remuée à l’air
Libre t’appelle
Et la pelle te jette déjà
Au visage l’épitaphe :
Ta vie au chantier s’est ouverte
Sans jamais refermer les saignées
De tes virages
Sans issue
*
La sève gonfle le bois de mes bras tendus
Comme deux branches immobiles
Des rêves y courent libres de tout
Je donne à manger à un rat fier qui m’apprivoise
Devient un enfant silencieux et avide
Quand la lumière se voile je passe sur l’autre page
Du livre à l’intérieur duquel je dors
Quand le jour s’étire et baille à l’horizon
Je déplie mon être et secoue mes feuilles naissantes
Le monde se compose et se maquille
Au miroir de mon âme passagère
*
Tu t’éveilles d’un rêve agité tu soulèves
La couverture sous laquelle coco dort
Il (ou elle car tes enfants n’ont pas déjà de sexe
On les verra un peu plus tard ouvrir leurs yeux)
Réclame le sein ce sein qui sort soudain d’un golfe
Comme une île surgit de l’océan pour accueillir
Les flamants roses fatigués de poser en plein vol
Pour un peintre entraîné trop loin par ses pinceaux
Tu l’interceptes dans ta nasse avec coco
Dont l’unique oreille s’enroule alors autour de ton sceptre
*
La vallée se creuse plus encore
À la recherche de cette eau
Qu’on lui a dit exister sous les feuillages
Cette eau pour dissoudre la poussière
Soulevée par toutes les courses
Par les galops par les fuites éperdues
Quand tous ont compris que la vallée
Avait cessé de rire
Parvenue au point de rupture
Elle s’embrase et pas un arbre
À ses flancs n’a pu sauver le moindre germe
*
Voici que février s’éloigne chanté par les plumes talentueuses de Phoenixs, 4Z et Eclaircie, accompagnées de la mienne, toujours ravie de partager la même encre.