Fenêtres ailées.
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Ma vie en portable,
Tout est dedans
Le passé, le présent, le futur
Bien calé entre les ondes vivantes
Et le cordon ombilifluide
Je me transporte à plat partout
La batterie au vert
Mince et plein à la fois je suis
Etre et paraître sans disparaître
Toujours relié à la vie essentielle en peu de mots
Un chant d’oiseau un visage jaune
Tout est signe de moi
Aux autres rangés dans la puce qui me remplit
D’existentiel
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Pour terminer l’année trace deux E tous ronds
Deux yeux plantés entre hier et demain
Accentue le premier de paillettes dorées
Rouges vertes ou bleues bulles multicolores
Offre au second la liberté de sa tenue
Dans le grand aquarium entre oiseaux et poissons
La lune et son reflet bigoudis sur la tête
S’exclame de grands « Ah ! »
Les rues se contorsionnent
Entraînant la cité dans un temps ignoré
Les deux N vont se fondre au cœur de nos rivières
Le Nouvel An s’invite au théâtre infini
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Un mur sépare
Les amoureux privés de neige
Chacun réchauffe un piège
Au milieu de ses bras
Les poutres forment une croix
Sous le plafond de la mansarde
Et dans les yeux de ceux qui croient
Scintillent des paillettes d’or
De ta lucarne
Tu domines le port
Le vent d’un beau voyage
Monte vers toi sans effort
Mais pour partir il est trop tôt
Tu restes ici assis sur tes os.
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Sous les lumières tendres d’un repas à nappe blanche
Entre deux ans le temps se fige comme une arête de poisson
Installée à son aise en travers d’une gorge
Dehors les brouillards aux cheveux blancs dissimulent
Les promesses de vengeance et les simulacres de paix
L’une comme l’autre sifflés les dents serrées
Un clown debout sur le dos d’un éléphant de verre
Montre à la loupe la profondeur de la sottise humaine
Tandis que sous la terre bien froide
En deux endroits que l’on pense différents
Dorment la dépouille du passé et l’embryon du futur
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A la croisée des mots : Eclaircie
En habit de clown : Elisa
Aux manettes de l’existence : Phoenixs
Sous un ciel orageux : 4Z
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