Dans une flaque d’eau le reflet de la lune
Nous sourit – mais comment lui sourire en retour
Sans déchirer la vitre
Et derrière un rideau quand nous cachons le jour
Attendre avec sérénité l’heure opportune
Pendant laquelle un œil flotte sur un miroir ?
Le nénuphar offre une feuille blanche
Au pilote endormi qui rêve de rejoindre
La Terre où tout s’écrit
Même le pire avec l’ongle ou la plume
Ou ce roseau : un cil de lune…
Pour les avions perdus en mer le ciel fleurit.
***
Les couleurs de la trompette mêlées à celles du saxophone
Effacent les prétentions du gris figé derrière la ligne
Invisible
Tracée à la limite des arêtes précieuses de la maison.
Sur le velours des touches d’ivoire un individu avance
Comme il peut titubant
Le corps enroulé autour d’une solitude.
Le jour se prolonge indifférent aux êtres comme aux choses
Tandis que le clocher se démonte brique par brique
Une chouette baille puis s’élance dans le ciel
Sans un bruit.
***
Faire comme si,
La mer était encore voyage
De galets bleu paillettes
Sous les pieds des nageurs éperdus d’horizon
Les palmiers au corsage balancé par le vent
Appelaient sans un cri les goélands légers
Au fil des courants d’air sourire
Sous eux le bitume violet emportait le soleil
Rose des courses suantes
Dans ces gestes d’été
Faire comme si mais pourquoi faire ?
Puisque tout n’est plus rien
***
Les murs affichent la poussière
Des années passées
Le regard attentif aux gestes
Aux bras qui se tendent
À tous ces mouvements vertigineux
Quand la recherche de l’équilibre
Trace des chemins inattendus
Un matin le silence et l’immobilité
Invitent à voir à regarder les parois jaunies
Grisées par les nuits trop longues ou trop courtes
Fenêtres ouvertes on offre à la lune
La grande toile pour déposer ses reflets
Blancs laiteux d’une nouvelle naissance
Voilà un voyage cosmique entre la lune et les murs, à bord du vaisseau : Elisa aux étoiles, 4Z en météorites, bibi sans astres, Eclaircie sur l’étoile du berger