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Quelle que soit la tristesse
Elle prend naissance dans les brumes de septembre
Là où se posent les derniers rayons de l’été
Les sons et les couleurs sont déjà différents
Les grandes valises fatiguées sont rangées sur les hautes armoires
Même les salons de jardin semblent abandonnés
Il ne reste dans l’air que quelques bribes de rire
Et deux ou trois objets témoins du bon temps des vacances
Plus personne ne fait semblant et les sourires se figent
Un autre été viendra
Mais jamais plus celui-ci qui peu à peu s’efface.
*
L’inspiration prend sa source derrière la montagne
On ne tente pas sans risque son ascension
La contourner c’est manquer de courage
Et il en faut pour écrire debout face à l’océan
Dont chaque vague est un visage qui se défait
Après avoir trop souri
Répondre au sourire de l’eau nul ne l’ose
Nos dents jalousent la cruauté des pierres
Nous montrons au ciel le poing
Seuls les nuages survolent la ligne de faîte
Où nous suspendons pourtant nos sarraus
Après la vente à la criée du poisson
Sur des quais en or massif assure le pilote
Auquel on se fie pour éviter la chute.
*
Dissimilée derrière le verre cathédrale
Entre les trois piliers les plus hauts de l’édifice
L’ombre attend un signe
Le chant qui ne dépasse pas ses lèvres
Ne cherche plus à épouser le chœur
Sa présence au cœur des ombres la rassure
Dans la fraîcheur du bâtiment
Si elle devait devenir poussière
Avant de retrouver la voix claire des matins féconds
L’air saurait dévoiler l’arc-en-ciel qu’elle voulait peindre
*
La valse des poux violets,
Les uns glissent dans le col ouvert
Les autres derrière l’oreille
Lents et sûrs loin des regards envieux
Ils connaissent la piste bleue des conforts
A la loupe on les suit sur les ondes
Pendant que se battent au centime les ombres
Pelées
Ils rongent le cuir des sous-mains de bureau
Où se signera leur avenir doré sur tranche
Cousins des rats du navire ils naviguent
Au gré des flots hospitaliers
Et gagneront encore les rives sous abri
Qui regorgent déjà de leurs semblables
Repus.
*
Les quatre mains qui tenaient la plume étaient celles d’Eclaircie, de 4Z, de Phoenixs ainsi que la mienne.
Merci à 4Z pour le titre.