Les oiseaux sifflent un air connu
Quand la cage est trop étroite
On ne se retourne plus
La mer se répète à l’infini
Toutefois les mêmes mots sont interprétés différemment
Par l’oreille échouée sur le sable
Les vers interchangeables nous privent de vacances
On regrette que le ciel soit si étroit
Les nuages si nonchalants
Les vagues édentées
Les maisons produisent trop d’ombre
Le lit fait et défait
Pour y jouir et y mourir tour à tour
Ou au même instant
Reste introuvable
Malgré les efforts des plongeurs
Scaphandriers impatients de toucher le fond.
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Aux branches des arbres
Les feuilles se laissent bercer
Dans les rues les murs
À l’aplomb des trottoirs
Se félicitent de s’élever bien plus haut
Que les pavés
Mais nos regards assoiffés d’images changeantes
Balaient le vent les édifices les plages
Soulèvent les chapeaux des cheminées
Sur la tête des vagues cueillent l’écume ou l’orange
Et glissent dans l’immense oreille de l’univers
La caresse des chants d’une sirène aux enfants
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Quand le bonheur épluche des cacahuètes
Nous glissons sur les pelures
Où se cache-t-il pour croquer ses gâteries ?
Nous ne pouvons le savoir
Car nous sommes assommés
Quand la vie s’enhardit à le suivre
Levant ses jupes dans un grand rire
Nous pouvons les entendre au loin
Sans les voir
Non seulement l’arachide engraisse
Mais elle tue l’ironie des sens.
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On ne sait plus qui fait tourner les marches de métal
La petite musique du monde joue dans sa tête
Sonne faux
Alors le noyer sans foi part en voyage avec l ‘hiver
Les minuscules humains continuent de courir
Parfumés et souriants, parfois sourds
Rien ne les distrait de leur course vers le précipice
Ni les corps qu’ils enjambent
Ni la pestilence qui s’en dégage
En ville, la grêle tombe sur la peau des tambours
De plus en plus fort, de plus en plus vite.
Sur la barque qui cabote : 4Z à la barre, Eclairicie à l’écoute, bibi entrain d’écoper avec Elisa sur la dunette. Les flots nous portent chaque semaine à la recherche de la baleine bleue…