*
La nuit n’y peut rien
Elle observe le monde aux lumières trompeuses
Elle berce son sommeil agité
Fredonnant des chansons psalmodiées ensuite
Par les faibles d’esprits et par quelques poètes
Insomniaques ou trop peu sourds pour dormir.
Elle étend ses longs bras invisibles et le jour
Fasciné lui cède un peu plus d’espace et de temps
Au fond du grand lit froid dans lequel leur amour
Éternel se déploie.
*
La lune et la nuit bienveillantes
Se prêtent à tous nos jeux
Défiler sur les pointes
À la crête des vagues
Elles offrent une marée cirée comme plancher
Nager dans un nuage
Sans crainte de la pluie
Elles enjoignent le vent à suspendre sa course
Par défi le sommeil
Jaloux de notre connivence
Cherche à nous entraîner
Dans des méandres flous
Elles invitent le jour et la lumière à poindre
Et tandis qu’elles s’éloignent
Sur les pages noircies
Demeurent leurs derniers baisers
*
La difficulté d’être en vie,
Tu ne portes jamais chaussures à ton pied
Ni cheveu bien plié
Ni pensée sertie de boyaux de chants
Ni chants dans la voix des anges
Ni bête qui macère dans le pur
Ni transparence pour étoffer tes nuits.
Tu ne sais pas qui tu es
Ni même s’il serait bon que tu sois
Autrement d’ailleurs ou de nulle part
Car
Rien ne te va
Rien ne te vêt
Mais
Rien ne te vaut.
*
Des notes de musique errent dans le couloir
Elles accompagneraient le condamné
Jusque dans la salle où son exécution est prévue
Mais lui ne les voit pas ni ne les entend il songe
Que quelque chose sur le point de se produire
Se fait attendre
L’imminence d’un miracle brûle son cerveau
… Demain je me réveillerai
Et tout sera oublié
La normalité triomphera de l’hypocondrie et de la fièvre
Une invisible musique me nourrira
Je n’aurai qu’à l’écouter pour vivre.
*
Un ZEPHE chanté sur tous les tons par Eclaircie, Phoenixs, 4Z et moi-même. Tout cela dans le désordre et la bonne humeur.