Marc de café et cercles bleus
Entre les lignes,
Nous longeons les rivières sèches Canne sur l’épaule langue pendue A la recherche du poisson bleu Caillou rare herbe volatile Sont ses masques Et nous tournons en vain autour. Rimbaud s’ennuyait parmi les caciques La quête devient impossible de trouver quelque part Parmi nous le sens des écailles du temps… * Tout sera bleu
Aussi bleu que les profondeurs de l’océan
Et que la peau du poète à l’orange
La nuit elle-même cèdera la place
En offrande
A cette immense balle lumineuse
Sur laquelle jusqu’aux premières lueurs de l’aube
Les reflets des sangs versés seront lavés
Les enfants dormiront douillettement installés
De l’autre côté de leurs paupières closes
Ils fouleront l’herbe souple des libertés
En compagnie d’un lion et du vent des grandes plaines.
* La tasse vidée de son café Ne présente pas une trace de marc On se demande où se trouve l’avenir Est-il encore endormi ? Ou bien caché au cœur d’une pierre Qui n’attend que la chaleur Pour devenir cristal bavard et transparent Un regard jeté par-dessus notre épaule Nous confirme qu’un retour sur nos pas Ne nous le fera pas croiser Assis à la table Page blanche sous les yeux On est tenté de l’écrire Quand un souffle suivi d’un rire Stoppent l’entreprise et les aiguilles de l’horloge À l’heure où le sommeil nous protège encore De tous les mystères que nous ne saurions affronter * Aucune rue ne mène hors de la ville
D’où par conséquent il est impossible de sortir
Mais on croit trouver une issue en marchant
On ne compte plus les pas ni les kilomètres
Mes semelles useraient-elles le trottoir
Toutes les artères se ressemblent
Seul semble changer leur nom
J’ai déjà vu cette grande maison
Elle me reconnaît et m’apostrophe
Vous tournez en rond
Evitez de repasser devant moi
Votre réapparition trouble mes fenêtres
La prochaine fois on vous jettera des pierres
Pour vous apprendre à tenir le cap.
* Un cap tenu par 4Z, Eclaircie, Phoenixs et moi-même ; ceci dans l’ordre inverse des aiguilles d’un monstre et sans oublier de soustraire le moi d’impolitesse.
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