QUATRE ESSAIMS DE MOTS
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La bête en rond ou les pendules du fou,
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Il est dix heures au pic du Midi
Trop tôt pour rencontrer la taupe au téléphone
Trop tard pour croiser l’Espagne en France
Et les mineurs de Carmaux adolescents
Trop tard aussi pour circuler de champ lexical
En champ d’avoine à cheval sur l’hyperbole
Folle.
La bête en rond tourne sa cage
Côté soleil du sourire
Pendant que ses bras ridés et mous
Tombent lentement dans le vide éclairé…
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L’horloge hésite- Avancer ?
Sans doute voudrait-elle
Un jour s’immobiliser
Voir et comprendre la mer
Dans son besoin incessant de rouler
S’enrouler entraîner vieux bois et galets
Quand le temps impalpable
N’est qu’éphémère couleur
Navigant du rose tendre au gris déjà froid
Du bleu aveugle et profond jusqu’au regard vitreux
Seuls quelques signes lus par les oiseaux
Demeurent sur la portée des heures
Puis l’horloge se fond dans la pierre des gouffres.
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Des algues, grises sur toutes les nuances du ton, ondulent
Assez joyeusement au-dessus d’une tête aux yeux clos.
Des requins souriants nagent en silence.
Minuit passe sur la pointe des pieds.
Les mots entrent dans une bouche qui parle de lumières
« Comme des étoiles dans le jardin de la nuit »,
De la folie d’une
Qui s’est éteinte pour flotter jusqu’au ciel
Qui un jour reviendra, plus sage, pour jouer son rôle
De petit phare à l’horizon, de rêve blanc sur les pupilles noires
Des mortels titubant aveugles dans la forêt hostile
Du sommeil.
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Au calme des forêts
A la lenteur des neiges
A des bruits de furets
Travaillant près d’un piège
Le soleil se fie pour
Descendre sur la terre
Où l’eau dit de se taire
A l’arbre qui discourt
Mais nul ne bouge et l’œil
De l’oiseau reste rond
Quand la montagne accueille
La bise ou l’interrompt
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Sous la lune : Eclaircie
Dans le vent : Elisa
Au soleil : Phoenixs
A l’ombre : 4Z.
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