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Fertilisation d’un arc-en-ciel.
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Les cache mire,
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Ils vont par manches en ville minérale
Sac à papier et talons hauts
Arpenter les rues guimauve
En quête, en quête de sens permis
Collés tactiles aux messages tic
Ils toquent aux portes invisibles
Demander » tu es là ? » comme d’autres l’heure
Aux pendules mortes
Ils sont volants badins légers
A peine hommes à peine bêtes
Et l’on se frôle de laine plastique
De nos regards en pierre usée…
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Un fond de tasse, la mer à boire
Ivresse assurée, dernières gorgées
Les murs s’effacent brisés par une voix étrangère
Et le lustre danse, avec lui la lumière
Lorsque l’escalier se replie pour ne plus mener nulle part
Les étages affaissés ont terminé l’ascension
La maison doucement se glisse dans le sol
Viendront des printemps des étés
Une nouvelle bâtisse émergera de la gangue
Sa mémoire parfois frôlera des lits aux dormeurs tranquilles
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Durant l’absence de la nuit un mirador
Exposé plein sud
Murmure des phrases incompréhensibles.
Le jardin se libère d’entraves extraordinaires.
Un vol d’objets métalliques se fait entendre
Laisse sur la peau fine du jour
Une longue griffe rouge bordée d’un bleu presque vert.
Entre la fin de l’une et le début de l’autre
Le mirador ferme les yeux, de toutes ses forces.
Puis vient le matin, petit à petit.
De clapotis en vaguelettes, de grosses vagues en déferlantes.
Au milieu de l’océan, comme perdu,
Un phare solitaire s’extirpe d’un dernier cauchemar.
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Il y a des poèmes sur lesquels on flotte, et c’est agréable, surtout lorsqu’un vent léger guide votre embarcation.
Il y a des poèmes dans lesquels on se noie, et c’est navrant pour ceux qui vous aiment de ne plus avoir à supporter votre mauvais caractère et vos sautes d’humeur.
Il y a des poèmes trop riches, des poèmes qui veulent tout dire à la fois et qui fatiguent leurs lecteurs comme ils ont pompé toute l’énergie de leur auteur.
Il y a des poèmes insignifiants. Reposants ? On les lit dans le train entre deux gares. Mais on n’oublie jamais de descendre à destination.
Il y a des poèmes que l’on jetterait comme des mouchoirs en papier si le poids du livre n’arrêtait pas votre geste.
Il y a des poèmes écrits avec le sang – d’un autre de préférence au sien car là où le sang apparaît quel ennui !
Il y a des poèmes dont les auteurs ne savent plus qu’ils les ont écrits – ou bien ils les attribuent à d’autres et en vantent les mérites tout en songeant qu’eux-mêmes feraient mieux.
Il y a des poèmes dans le café au lait ou le thé ou la chicorée du matin; on en trouve autant dans le beurre quand on l’étale sur une tranche de pain; le sucre aussi en contient quelques-uns, mais ceux-là fondent trop vite pour être récités jusqu’au bout.
Enfin il y a des poèmes sur la lune – dommage que le voyage coûte tant d’efforts.
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LES AUTEURS :
Eclaircie
Elisa R.
Phoenixs
4Z.
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