ENTREZ !
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Satellite autour de la vie
On pose parfois le pied sur une île
Surpris de la texture du sol
Et sans y prendre garde
On se laisse absorber par des sables mouvants.
Curieux, les yeux bien ouverts
On assiste au grand défilé.
Les petits grains aux diverses couleurs
Alternent avec une main tantôt ouverte tantôt fermée,
Une oreille ou un rictus dont on ne sait pas
S’il exprime la colère ou l’ironie.
Quelque poisson à demi fossilisé
Renseigne sur une mer sans doute envolée ;
Et l’on adopte la pose la plus seyante pour entamer son éternité.
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L’homme qui tombe,
Planté dans le crépuscule te voilà égaré
Au ciel vague qui ne te dit rien
Tu songes relâché qu’il ne restera de toi
Que ces traînées au loin entre sang et bleu
D’automne
Et puis t’emporte une nouvelle pensée
Suivie d’une autre sans lien
Ils sont en retard cette voisine n’est pas aimable
La mort grignote les jours
La vie sent encore le figuier fané
Que serai-je bientôt de n’être plus
Avant de tomber que de vacillements…
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Aujourd’hui les arbres se déplacent lentement.
Que redoutent-ils ?
Sur leur itinéraire aucun piège n’a été tendu
Par des mains apparemment pures.
Autour d’eux on filtre l’air
Et leurs fruits protégés narguent les insectes.
Toutefois ils hésitent avant de faire un pas
En direction de la forêt
Une forêt qu’ils quittèrent en catimini
Pour une fugue de courte durée…
A travers l’écorce on voit leurs os
Le squelette des arbres ressemble au nôtre :
Il tremble beaucoup et émet des sons
Dignes de ceux d’une crécelle.
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Les ponts gris regardent passer le temps
Tandis que se débattent au fond d’une boîte deux ou trois souvenirs
Posés là comme la graine qui s’enfouit dans la terre
Et ceux qui ne souffriraient d’aucun vertige
Auraient la chance de voir s’agiter leurs petites pattes
En un même mouvement de brasse synchrone
Dans la terre, cependant, ne gisent que quelques croyances
Ensevelies ou posées un jour de grand vent
Perdues ou jetées un soir de croissance
Les ponts gris regardent voler les cendres
Comme on regarderait les volutes de nos renoncements
Si nous en éprouvions le désir
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Eclaircie
Elisa
Phoenixs
et moi-même
allâmes de l’Autre Côté
pour y écrire ces poèmes.
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