Le cœur coupé en deux d’une petite valise
Flottait libre et tranquille
Sur l’eau claire d’une rivière
Un jeune vent joufflu le poussait doucement
Vers les flots agités de la mer
La petite fille du bord de l’eau ne pleurait pas
Elle jetait les pétales de ses fleurs
Dans le sillage du passé
Comme fêtant une mariée en un jeu enfantin
A peine se souvint-elle des cendres grises
Semées d’une barque un mercredi d’autrefois
Ne levez pas les yeux au ciel… Le ciel fermé
Refuse d’accueillir avec des bans nos âmes…
Quant aux pierres lancées par nos frondes voyez
Comme elles perdent peu à peu force et vitesse,
Enveloppées de mousse elles sont un rempart
Contre la foudre en chasse et sa meute acharnée
De chacals assoiffés jappant jusqu’à souffrir.
La chambre où rien de neuf ne se décide flotte
Bulle bleue emportée par le souffle elle nie
L’existence d’un autre univers – seul le sien
L’occupe comme au fond d’un miroir l’infini.
Le jour s’est levé avant la première ligne
Que la nuit sait révéler
Sous chaque feuille de lierre les pierres palpitent
Murmurent
Comme au ventre de la colline qui les a vues naître
Des ongles j’ai gratté le lacis de racines et de tiges
Cherchant la couleur à poser sur la page
La vibration à transcrire
Un peu de poussière s’est envolée du mur
Me laissant le seul silence matinal à confier au livre
Post-scriptum,
Tu mets l’arobase au bout du mot
Concentré sur tes messages
Ne bouge plus
Les lettres dociles s’enfilent
Ploc dans les conduits enroulés
Tu pointes tes petits doigts gras sur l’écran
Flac le gazouillis tombe dans la gueule du loup
Nous voilà bien dans le corset noir digital
Sans nota bene
Tu mets l’arobase au bout du mot
Et voilà que s’ouvre le ventre du vide affamé…
Le psaltérion à roulettes était peu rapide et avait une fâcheuse tendance à déraper dans les virages. Il ne dépassait pas dix décibels ce qui interdisait d’écouter Carla Bruni, même par beau temps. De plus Luis Mariano faisait casser les cordes bien avant Mexico.
C’est l’arrivée de la sambuque à objectif muni d’une focale variable et boussole intégrée qui changea la donne. On pouvait désormais se diriger vers l’endroit d’où venait le son, le photographier, écouter directement le résultat. L’adjonction de harpes à pédales permit de s’affranchir des plaines et de gravir des sommets sans difficulté, même par grand vent.
On aurait vu dans le Caucase un qanun, qui n’est qu’une variante du harpu, remorquer un aérophon placé dans une autoharpe à roues jumelées. L’ensemble est lourd, mais les crochets puissants assurent une bonne tenue aux harmoniques. Il faut noter qu’on obtient à peu près le même résultat avec un bon harmonica à condition de disposer de soufflets de forge.
Août et sa musique s’envolent avec
Elisa, Héliomel, Phoenixs, 4Z et moi.