.
.
S’il te plait dessine-moi un mou thon
S’il te plait au-dessus des canaux
Flotte une drôle d’odeur
Les harengs ont fui la mer du Nord
Le réchauffement climatique
A asséché ma glycine
Ses fleurs ont parsemé le trottoir d’à côté
Les sauces chinoises ont un son guttural
Parfois du haut de mon balcon je vois ce petit bateau
Son orgue de barbarie récite une rengaine
Et je me surprends encore à faire la la la
Du haut de cette avancée
Ou le parapet doucement a filé
Quand on ne le surveillait pas
Une mouette étrangère a plongé
.
La rue s’enfonce dans les bois oubliant ses maisons
Le vent évite les obstacles au lieu de les affronter
Et nous nous en allons
Chacun de notre côté
Une étoile du fond de ton encrier
Recharge les batteries de ton cerveau et de ta main qui se font concurrence
Quelqu’un trop près de toi pour être un autre va crier
Ainsi grâce à ton ombre subsisteront les apparences
Privés de hochets les volcans s’ennuient
Le long des voies ferrées les trains ne sifflent plus pour réveiller
Ceux qui voyagent la nuit
En serrant contre eux comme des méduses leurs oreillers
.
De leurs naseaux de licornes
Puissants, les chevaux fument l’air
Imprimant sur les berges tranquilles
Du chemin de halage
Les demi-lunes de leurs sabots
Courant de toits en toits
Le clocher sonne la marée
Les herbes se font algues
Et les pibales hésitent
Entre Carpates et Sargasses
Les péniches se rebiffent
Sous la couette des nuages
Les cygnes au lac bleuissent
Le pays sage s’enlise
L’estuaire laisse faire l’estran
.
Dans la nuit des alambics
La Lune laisse perler
Du lait du sang et des larmes
Et la voix s’éteint soudain
Laissant seuls les yeux hagards
Sur la plaine fertile et belle
Des pages blanchies de chaux
Au matin plus rien ne souffle
L’alcool brûle les naseaux
Que le soleil incendie
Dans un revers de son feu
.
Le géant sur la colline
Bercé par les voix fluettes
Des fleurs à clochettes
Sourit aux rêves qui le portent
Jusqu’aux fées vêtues de robes bleues
Il est cette colline
Douce et rêveuse
Sur laquelle nous dormons
Entre les robes tendres des bleuets
Et le chant gris des mésanges
.
Les gilets de sauvetages sont portés par
Elisa-R
Héliomel
4Z2A84
Téquila
et moi-même, éclaircie