Certains restent sur le quai
D’autres courent en vain
Et laissent leur valise à terre
A bout de souffle
Les plus rapides sautent dans la voiture
Penchent la tête et saluent de la main
La gare qui les a déposés
Il en est qui descendront en route
Sans se retourner
Quelques uns laisseront leur siège vide
Aux clandestins
Aux ombres qui ne manquent jamais le voyage
Assis près de vous
Familiers étrangers dont vous suivez le passage
Sur la vitre incassable
Paris Nice sans escale 6 août 2017
Même sans lire, la nuit et la lune
Appréhendent demain, limpide, lucide
Le vent, depuis trente jours, silencieux
Reprend au matin sa course
Poussant devant lui l’enfant frêle
Vers son destin incertainement dessiné
Les écailles des poissons frissonnent
Comme au meilleur temps des cris de joie
Dix, quinze ? Comment compter les pieds
Ecorchés au chemin des impossibles ?
Ou comment les rictus s’adouciront
À la première caresse de l’aube.
La pendule a cessé ses battements
Tout est tapissé de silence
Dehors
Dedans
Avouons nos secrets vidons nos sacs de cendre
Sur les crânes luisants des moines en prière
Le fleuve a des lenteurs dues à trop de méandres
Nous partageons ses jeux d’adulte et sa paresse
On suit d’un œil contraint le vol des perroquets
Un vol lourd illustré par des couleurs criardes.
De la rive nous font signe de jeter l’ancre
Des enfants au ventre gonflé
Et des mamans vêtues d’un pagne et d’un collier
Dont les dents d’animaux jouent leur rôle de perles.
Avec par ordre d’entrée en scène :
Phoenixs, Éclaircie, Élisa.R,
Et
4z2a84 bien malgré lui, mais avec toute notre amitié.